La Corse est libérée depuis le 4 octobre 1943. Le Parti communiste sort renforcé de l’épreuve de la guerre. Son influence s’est considérablement élargie. Ca inquiète De Gaulle qui veut « reprendre la main ». Pour ce faire, il charge le nouveau préfet Luizet de modifier le rapport de forces en faveur des gaullistes de l’île. L’unité des divers courants de pensée de la Résistance réalisée au sein du Front National va se désagréger. Début 1944, Arthur Giovoni, un des responsables communistes du Front national en Corse, analyse de la situation devant l’Assemblée consultative provisoire d’Alger
Cette brochure se décompose en trois parties :
- LA LIBÉRATION DE LA CORSE ET SES PREMIERS ENSEIGNEMENTS. A. Giovoni y fait l’historique de la résistance en Corse dont le parti communiste, avec le Front national, a été le principal artisan. Rappel opportun pour les communistes au moment où se dessine l’avenir politique de la Corse. Voire celui de la France : la Corse, premier morceau de France libéré a valeur de test national, un laboratoire. Lire : « Enjeux politiques à la libération de la Corse » (Dominique Lanzalavi)
- LE CASABIANCA [et la mission Pearl Harbour ] A L’HONNEUR. A. Giovoni rend hommage à l’équipage du sous-marin mais il se livre aussi à un plaidoyer pour la non-restitution des armes qui ont été livrées aux Résistants durant l’occupation. Il la juge trop précoce.
- LE PROGRAMME DU FRONT NATIONAL EN CORSE : lutte contre l’envahisseur, liquidation du régime de Vichy, épuration, mobilisation des Corses pour libérer le pays, programme économique et social et en urgence régler le problème de l’approvisionnement en denrées de l’île.
LA LIBÉRATION DE LA CORSE ET SES PREMIERS ENSEIGNEMENTS
I/ Le Front National et la lutte contre l’occupation allemande
Au seuil du quatrième hiver qui pourrait exterminer une génération entière, une question — et une seule — doit préoccuper chaque Français, chaque Française ; hâter la libération de la France par l’insurrection nationale suivant le mot d’ordre du Général de GAULLE. Or, la Corse vient de donner un grand exemple et pour la lutte libératrice et pour la période de rétablissement qui suivra. Le but de cet article est de poser quelques-uns des problèmes qui ont surgi au cours des événements et dans les semaines qui suivirent.
II/ Le Front National en lutte contre l’occupation hitléro-fasciste
La Corse n’a jamais accepté la capitulation de Juin 1940, parce qu’elle était convaincue que la victoire de l’axe entraînerait inéluctablement son annexion à l’Italie fasciste. [Lire : « L’opinion publique en Corse ». (A.-M Filippi Codaccioni)].Or, la Corse est profondément française; elle est ardemment démocratique; après six siècles de lutte contre la domination génoise, elle s’est librement rattachée à la France révolutionnaire. Aussi les sentiments anti-italiens, l’amour de la France et la vieille tradition de lutte des Corses pour la Liberté, constituèrent la base solide sur laquelle allait se développer d’abord, la résistance à l’oppression vichyssoise. Les difficultés furent grandes pour organiser l’action. La Corse est en effet un département agricole de toute petite propriété morcelée à l’excès; chacun possède un petit lopin de terre qui lui est cher. Il n’y a pas d’ouvriers agricoles. Il n’y a pas d’industries, donc très peu de masses ouvrières organisées; c’est pourquoi les organisations syndicales y sont faibles. Seuls les syndicats des cheminots, des dockers, et des marins-pêcheurs ont quelque force. Il n’y a pas de syndicat de paysans-travailleurs.
Les Corses avaient donc peu le sens de la lutte organisée; ils avaient peu le sens de la discipline. L’individualisme des Corses dû à cette situation économique sera le plus gros obstacle à l’organisation de la lutte contre l’oppression, beaucoup plus que la police vichyssoise. C’est pourquoi en dépit d’efforts modestes quoique héroïques dès 1940, les résultats obtenus par notre parti en 1942 sont très insuffisants. Certes, on proteste, on crie, on rage contre les vichyssois et la commission italienne. On veut agir. Mais aucune véritable organisation ne peut se bâtir et entraîner les gens au combat.
Et voilà la Corse sortant de sa torpeur !
Le 11 Novembre 1942, Hitler viole l’armistice qu’il avait lui-même imposé et occupe toute la France. L’Italie occupe la Corse. C’est le coup de fouet, le stimulant : cette fois se créent de multiples organisations de résistance [Lire « L’organisation de la Résistance » (Paul Colonna d’Istria)]; mais elles restent une mosaïque, compartimentées, étroites, sectaires et nuisant à la lutte plus qu’elles n’y aident. C’est qu’en Corse, comme dans tout le reste de la France, la défaite a provoqué l’effondrement total des partis politiques et de tous les groupements. Seul le Parti communiste a survécu. Les communistes s’étaient fait en Corse comme sur le continent, les propagandistes d’une politique d’union patriotique. Seuls, ils ont compris qu’une organisation unique de lutte — non plus de résistance, car ce mot englobe mille formes — groupant dans son sein toutes les bonnes volontés, peut être au moment propice, l’instrument de libération. Ses militants ont une connaissance assez précise de la lutte illégale — puisque le Parti Communiste est illégal depuis 1939; ils ont le sens de l’organisation et l’esprit de discipline au service d’un idéal. Dès le 11 Novembre les communistes en doublent d’ardeur ; ils parcourent l’île; ils sonnent le ralliement de tous ceux qui préfèrent la vie dans la lutte et par la lutte à la mort dans une déshonorante servitude. Et voilà qu’ils sont écoutés, suivis.
C’est ainsi que naît le Front National de lutte. Son but : aider à la libération du pays au moment du débarquement des troupes alliées. Un premier manifeste définit ainsi ses buts :
Grouper dans une organisation unique tous les patriotes pour:
1° Chasser l’envahisseur ;
2° Liquider le régime de Vichy ;
3° Le remplacer par un gouvernement républicain et populaire librement choisi par le peuple.
Mais pour faire du F. N. une organisation de masse il faut d’abord lutter contre quelques camarades qui n’ont pas compris qu’il faut créer une organisation de masse et non une secte. Cette difficulté vaincue, des organisations du Front National naissent ou se développent rapidement dans toutes les agglomérations de l’île.
Il y a bientôt un ou plusieurs groupes par village avec un chef de village; un Comité cantonal de trois membres, un Comité d’arrondissement et enfin un Comité départemental. Dans chaque comité est un responsable militaire. Les responsables militaires sont choisis non en fonction de leur grade dans l’armée régulière, mais en fonction du courage, de l’ascendant personnel, de la connaissance des lieux de leur énergie et de leur esprit de décision.
Presse et radios clandestines
Elles ont été l’une des meilleures armes du Front National, pour rassembler et entraîner l’ensemble de la population saine. Les circulaires intérieures donnent des instructions pour : le recrutement, les liaisons, l’organisation de la solidarité (collecte de tickets d’alimentation, de vivres, de cigarettes); la lutte contre les réquisitions, les pillages, le travail forcé, l’organisation et l’agitation. Le journal du Front National « Le Patriote » — tiré à 5.000 exemplaires dans une grotte [A Porri en Castagniccia]— et de nombreux tracts pénètrent dans toutes les couches populaires et gagnent sa confiance. Ils lient les francs-tireurs et partisans qui tiennent le maquis, à l’ensemble de la population qui les entoure de sa sympathie agissante. C’est ainsi que dans cinq villages de la Casinca, on collecte 43.000 fr., ainsi que de la charcuterie, de la farine et du fromage. Toutes les portes s’ouvrent devant les patriotes traqués. On partage toujours avec eux la maigre ration de pain. Naturellement on écoute les radios alliées. L’annonce par Radio-Moscou de la contre-offensive de Stalingrad, puis la grande victoire enflamment d’ardeur toute la Corse. Le poste clandestin du Front National de lutte, « Radio-France », a également aidé efficacement à développer la lutte par ses mots d’ordre précis et ses analyses de la situation française et de la guerre.
Action ou attentisme
Au début deux tendances se firent jour à la direction du Front National, l’une préconisait l’action immédiate par tous les moyens et dans tous les domaines ; l’autre recommandait l’attentisme et voulait éviter -toute rencontre avec l’ennemi sous prétexte d’éviter des représailles. Une position intermédiaire est adoptée; c’est la position juste : elle conseille des actions limitées, des ripostes énergiques à tous les actes de violence, aux pillages, aux vois, aux brigandages. Les premières actions ne se font pas attendre : elles ont immédiatement pour effet de développer la confiance, la haine contre l’ennemi et de resserrer les liens entre les patriotes.
C’est grâce à ces actions continues que se sont formés les groupes de combat du Front – National : c’est grâce à cette tactique que les Francs-tireurs et Partisans entraînés militairement dans la lutte et par la lutte, ont pu réussir l’insurrection nationale des 8 et 14 Septembre, qui allait libérer la Corse et donner ainsi un bel exemple à toute la France.
Aide-toi, le ciel t’aidera
Mais le développement de ces actions amène un important résultat. Grâce à elles, en effet, on se préoccupe de la Corse à l’extérieur! Une mission arrive d’Alger [Mission Pearl Harbour. Suivront les missions Sea Urchin et Frédérick] chargée de recueillir des renseignements militaires. Or, un second résultat de l’attitude juste du Comité du Front National est le suivant : le Front National a maintenant des ramifications dans les plus petits hameaux de la Corse. C’est pourquoi sa mission militaire atteint son but en deux mois.
A son départ [de Corse], elle est remplacée par une mission technique chargée d’organiser le combat. Cette mission ayant constaté que seul le Front National, organisation de lutte et de masse est capable d’apporter une aide efficace au corps de débarquement, elle lui fait envoyer des armes. Nous en récupérons 110 tonnes, soit 90 p. 100 des expéditions. Le prestige du Front National est tel que les derniers éléments des organisations décapitées F.F.L. (Forces Françaises Libres), Franc-tireur, Libération; rejoignent les rangs du Front National à la fin du mois de Juin. Dans les actions quotidiennes de 8 mois nos pertes ont été quoique douloureuses — relativement légères : 200 personnes arrêtées dont 22 tuées par les fascistes italiens; parmi elles 7 radios de liaison. Pas un seul des Corses arrêtés et, quoique torturés, avant d’être fusillés, ne dévoile rien de l’organisation. Parmi les morts de nombreux cadres : Jean NICOLI et André GIUSTI membres du Comité Départemental ; Dominique VINCETTI chargé de la réception et de la répartition des armes dans tout le département; Jules MONDOLONI organisateur du Front National dans la région de Petreto-Biochisano.
Ils ont été remplacés au fur et à mesure qu’ils sont tombés. Ainsi, la position juste du Front. National a montré que l’action armée de masse et immédiate contre l’ennemi est le facteur essentiel de la libération. (C’est grâce à elle que le Front National en Corse s’est si vite étendu, gagnant la confiance des masses populaires en frappant l’ennemi. C’est pour cela aussi qu’il a gagné la confiance de nos alliés et du haut-commandement français et a pu en recevoir des armes. Ainsi l’attentisme est bien — comme le déclarait le Général de GAULLE: « un crime contre la patrie ». C’est une véritable trahison, d’autant plus qu’elle est plus masquée.
III/ L’Insurrection Nationale
Au début de Septembre 1943 le rapport des forces semble nettement défavorable aux patriotes. Elles sont ainsi composées :
* 80.000 Italiens, dont beaucoup sont désorientés depuis la chute de Mussolini. Il n’en reste pas moins que les unités militaires et les chemises noires sont une force importante.
* 11.000 Allemands avec 110 chars ; auxquelles s’ajoutent les mouchards de Vichy (la garde mobile est en majorité patriote).
En face d’eux, il n’y a que 11.700 patriotes armés. Mais ils ont la confiance absolue de la population.
La capitulation sans conditions de l’Italie le 8 Septembre est le signal de l’action générale. Les faits sont connus (1). Dans la nuit du 8 au 9 sans hésitation, le Comité Départemental du Front National lance l’ordre d’insurrection générale. I1 est suivi partout.
Dans cette bataille de Corse, il faut souligner l’audace de Bastia, où les Francs-tireurs attaquent les Allemands. Le Commandant des F. T. (François Vittori), en menant le combat de Bastia empêcha les Allemands d’envoyer des renforts à Ajaccio. Et assura ainsi le succès de l’insurrection dans le reste de l’île. Ce n’est qu’après 3 jours de lutte que les F. T. esquivant l’encerclement -se replient de Bastia, leur mission de diversion brillamment accomplie. (a)
La première compagnie du bataillon de choc (97 hommes) (b), dont l’arrivée est due à l’initiative du Général Giraud a pu ainsi arriver d’Alger le 11 Septembre à bord du sous-marin Casablanca (1) Le reste du bataillon a débarqué le 12 Septembre (avec des pièces anti-char). Voilà les forces qui ont libéré les 3/4 de l’île : 12.000 Francs-tireurs et Partisans et moins de 500 hommes de troupes régulières venues d’Alger sur l’initiative du général GIRAUD. (c) La libération de la Corse a donc été l’œuvre des Corses eux-mêmes:
1) grâce à leur entrainement dans la lutte ;
2) leur direction unique par le Front National ;
3) leur armement partiel de l’extérieur ;
4) la décision rapide d’insurrection et la discipline dans l’exécution.
En Corse libérée
En 24 jours de lutte la Corse est libérée! Le régime de Vichy s’est effondré le 9 Septembre devant une manifestation populaire armée – groupant à Ajaccio environ 15.000 personnes
LE COMITE DEPARTEMENTAL DU FRONT NATIONAL DEVENU AINSI LE CONSEIL DE PREFECTURE PRIT LES MESURES SUIVANTES :
1) LA CORSE SE RALLIE AU COMITÉ FRANCAIS DE LA LIBERATION NATIONALE;
2) LES GROUPES DE COMBAT DU F:N., ET EUX SEULS, SONT CONSIDERES. COMME FORCES SUPPLETIVES DE POLICE.
3) LES ORGANISATIONS DE TRAITRES : S.0.L, P.P.F., L.V.F . groupe Collaboration, Légion Française des Combattants, sont dissoutes et leurs biens réquisitionnés.
4) LES MUNICIPALITES INDIGNES SONT DECHUES; ELLES SONT REMPLACEES PAR DES PATRIOTES EPROUVES, ELUS PAR L’ENSEMBLE DE `LA POPULATION (citoyens et citoyennes).
5) LES JOURNAUX SONT ASTREINTS A LA CENSURE PREFECTORALE ET A LA PUBLICATION DES COMMUNIQUES DE LA PREFECTURE ET DU COMITE DEPARTEMENTAL DU F. N. Ils peuvent être réquisitionnés par le C.D. du F.N.
6) LE TRAVAIL DOIT ETRE POURSUIVI NORMALEMENT. L’ACCAPAREMENT DES DENREES ET LA SPECULATION SONT QUALIFIES DE CRIMES CONTRE LA PATRIE ET PUNIS COMME TELS.
Toutes ces mesures sont prises par un premier arrêté préfectoral signé par le nouveau Conseil de Préfecture et par le Préfet de Vichy qui a capitulé. Le F. N. crée le Comité Unique de Répartition des denrées alimentaires (C.U.R.D.A.) composé de patriotes et destiné à répartir directement les denrées aux petits commerçants sans passer par les grossistes.
Les traîtres notoires au nombre de 70 environ sont arrêtés par les patriotes armés. Parmi eux le chef de la Gestapo à Ajaccio et le Commandant de gendarmerie. Pendant 5 jours le F.N. assume tous les pouvoirs civils et militaires.
En outre le Secours National voit remplacer toute sa direction et prend alors son véritable sens.
IV/ Pour que la Corse aide à la libération de la France
Les événements de Corse ne sont pas seulement une nouvelle page qui s’ajoute à sa glorieuse et longue histoire de lutte pour la liberté. Ils comportent de grands enseignements pour le peuple français, C’est-à-dire pour libérer le sol national en créant une France Libre, démocratique et indépendante (3).
Les Corses n’ont pas attendu
(4) Et d’abord, fixons un point d’histoire la Corse fut, avant tout, l’œuvre de Corse eux-mêmes. Si nous avions « attendu », si comme nous le conseillaient certains velléitaires, nous avions pratiqué « l’héroïque inertie » où en serions-nous ? Il est fort probable que Vichy continuerait à sévir et que l’ennemi continuerait à souiller notre sol. A l’attentisme que de le président du Comité Français de Libération Nationale a qualifié de crime, les Corses ont préféré l’action quotidienne et le combat libérateur•
Entre « mourir dans la servitude et vivre par le combat, les Corses ont choisi « La vie dans la lutte » et nous sommes sûrs que toute la France a choisi comme eux. C’est parce que nous n’avons pas attendu que le général de Gaulle rendant à Ajaccio, le 9 Octobre, un hommage éclatant aux patriotes de Corse, s’écriait : « Voyant la chance tourner et l’envahisseur faiblir, les patriotes corses: unis dans le Front National, auraient pu attendre que la victoire des armes alliées réglât heureusement leur destin. Mais ils jugèrent que la libération ne serait point digne de son propre nom si le sang de l’ennemi ne coulait -pas de leurs propres ,mains-… ». Et c’est cette action purement française [La contribution de quelques unités de l’armée italienne n’est pas mentionnée] que l’écrivain soviétique Ilya Ehrenbourg saluait de ces mots : « C’est la France qui libère la France ».
Les secrets de la victoire
Quels sont les secrets de la victoire ? L’union. En premier lieu, l’union de toutes les énergies et de toutes les bonnes volontés. Au prix de très lourds sacrifices, les patriotes corses ont édifié ce Front national de lutte, aujourd’hui prestigieux, ce Front national qui a ses héros et ses martyrs, ce Front national, organisation unique et magnifique instrument de libération qui comptait à la veille du combat libérateur onze mille sept cents patriotes armés, sans distinction de clans, d’opinions ou de confessions.(5)
L’action quotidienne
Le secret de cette victoire ? Il est dans l’action quotidienne en vue d’entrainer une action générale, en vue de préparer « l’insurrection nationale inséparable de la libération de la Patrie ». Aux crimes, aux brigandages, aux vols, aux pillages, les Corses ont riposté avec énergie et décision.
La confiance des masses
Le secret de cette victoire? Il est dans la confiance des masses populaires entraînées dans l’action quotidienne et éclairées par la presse clandestine. Le Front national a gagné la confiance des masses qui l’entouraient de leur sympathie agissante et s’est souvenu du mot de Pascal PAOLI: « Les invincibles phalanges de Sparte étaient fournies par les masses ».
Audace et discipline
Le secret de cette victoire ? L’audace. Il est dans l’audace et la rapidité d’exécution. Le 9 septembre, date du début de l’insurrection victorieuse, le Front national donne l’ordre d’attaquer partout l’ennemi. L’audace de ces hommes impressionne le général italien MAGLI qui lorsqu’il reçoit l’ultimatum suivant : « Avec nous, contre nous, ou neutre ? » répond «Avec vous».
Devant ces bataillons sans fanfares, ces combattants sans uniforme, devant ces hommes qui ont la volonté arrêtée de vivre libres en combattant et non de mourir dans une servitude déshonorante, le commandement allemand décide de se mettre sur la défensive avec ses 10.500 hommes et ses 110 chars (d). Il menace de raser BASTIA et les Francs-Tireurs répondent : « Les patriotes corses savent mourir». Il entame les pourparlers à l’Ospedale et les Partisans répondent : «Vous avez le choix entre la capitulation et la mort».
Le secret de cette victoire ? Il est dans la conviction que les ennemis extérieurs et intérieurs ne font qu’un et qu’il faut les battre en même temps, Car pendant que l’offensive est déclenchée contre l’envahisseur, le Front national attaque le régime de Vichy.
Et maintenant, ne pas gâcher la victoire
Il ne faut pas gâcher cette victoire : la première victoire de la France sur son propre sol depuis 1940. Nous n’avons pas le droit de décevoir l’espoir des patriotes corses. Aussi faut-il absolument donner satisfaction à leurs revendications légitimes. En premier lieu, il faut ravitailler l’île. La situation alimentaire du département est grave. La situation vestimentaire n’est pas plus brillante. Il faut donner rapidement à ses enfants — espoir et avenir de la France — des médicaments, du lait, du sucre, des vêtements.
Il faut supprimer le marché noir en aidant le Comité unique de répartition des denrées alimentaires (C.U.R.D.A.) créé par les patriotes et destiné à supprimer les grossistes affameurs; en donnant aux Conseils municipaux tous les pouvoirs contre les spéculateurs.
Il faut que les municipalités puissent réquisitionner les logements des traîtres et des collaborateurs pour y loger les familles des patriotes sans abris.
Il faut continuer l’épuration commencée par les patriotes.
Il faut donner pouvoir de décision aux municipalités qui sont constituées par des patriotes qui ont fait leurs preuves dans le combat.
Il faut pratiquer une politique hardie en faveur du peuple, du peuple corse qui, avec son sang, a montré à la France la voie de sa libération.
Une seule légalité : celle du salut de la Patrie
Or, voici qu’on nous parle de « légalité ». Quelle légalité ? Nous n’en connaissons qu’une :, Celle du salut de la Patrie et seulement celle-là. Car au nom de la « légalité », les traîtres reviennent en place. Au nom de la « légalité», les misérables qui ont vendu à l’ennemi nos patriotes et les ont fait lâchement assassiner, gardent encore les leviers de commande dans le département. Et c’est pour cela que le sabotage est énorme. C’est pour cela que les anciens vichyssois affament la population. C’est pour cela qu’ils essaient de discréditer le Comité de la Libération nationale, et cela nous ne le voulons pas.
A ceux qui nous parlent de légalité nous disons : Le premier acte conforme à la légalité républicaine est celui du salut public ; par conséquent, le premier acte conforme à la légalité républicaine doit être l’arrestation des traîtres, la saisie de leurs biens, leur jugement, leur châtiment immédiat Mais en même temps l’acte le plus légal, le seul, ne peut être que de reconnaître la souveraineté du peuple et de lui, seul. Par exemple, des femmes siègent maintenant dans les Conseils Municipaux. Ces femmes ont été héroïques. Elles se sont montrées vraiment patriotes alors que des hommes, ou se prétendant tels, léchaient les bottes sanglantes de la Gestapo et de l’OVRA. Qui donc oserait leur contester, aux femmes patriotes, le droit de gérer les affaires municipales alors que le général de Gaulle a solennellement promis que dans la France libérée les femmes françaises seraient électrices et éligibles ? En un mot, pour nous, la légalité, la seule, est celle des hommes qui se sont battus, les armes à la main, pour la libération de la terre natale, elle est celle forgée par le peuple et pour le peuple seul.
Il faut que cessent les lenteurs, les hésitations, les réticences.
Il y va de la vie du département. Il y va de la confiance de la France.
Il faut pratiquer une politique hardie en faveur du peuple corse qui a donné le grand exemple à toute la France.
Pour que la Corse aide à la libération de la France
Ce n’est qu’en pratiquant une politique courageuse et juste que l’on maintiendra l’enthousiasme des Corses, que l’on sauvegardera l’union scellée dans le sang. C’est ainsi et ainsi seulement que l’on pourra utiliser au maximum la combativité des patriotes de l’île.
Pour cela il faut :
Mobiliser les Corses en Corse, d’abord à cause du manque de navires ; et surtout pour les laisser dans l’atmosphère d’héroïsme et de combat qui en fera des soldats merveilleux de la libération. Il faut leur laisser les chefs qu’ils se sont donnés librement parce qu’ils les ont vus au feu, ces chefs dont il suffit de compléter l’éducation militaire pour réaliser cette unité morale patriotique de l’armée sans laquelle il n’est pas de victoire possible.
Le patriotisme du Corse ne se limite pas aux rivages de l’île. Tous les Corses ont des parents qui gémissent en France et en Allemagne sous la botte nazie. Que l’on se souvienne de cela et la Corse, premier lambeau de terre française libérée, pourra continuer à apporter une contribution considérable à la libération totale de la -patrie.
Le grand Parti de Gabriel PERI
Telle est la ligne générale du Front National en Corse. Telle est la ligne qu’aide à appliquer en Corse notre Parti communiste français et nos vaillantes Jeunesses communistes (6). Unir tous les patriotes dans le grand Front National pour tirer tous les fruits de la victoire en vue d’aider la France, tel est notre programme. Voilà pourquoi, notre Parti et nos Jeunesses travaillent à bâtir une organisation solide, réélisant toutes ses directions de sections, en choisissant ses dirigeants sur la légalité et dans la lutte contre l’ennemi.
C’est pour cela aussi que notre parti et notre jeunesse entendent éduquer toujours plus nos adhérents dans notre belle doctrine marxiste-léniniste, dans l’esprit de magnifiques combattants dirigés par le Maréchal STALINE et qui donnent l’exemple au monde entier. Notre Parti, en Corse des héros magnifiques : VINCETTI, GRIFFI, GIUSTI, MONDOLONI, NICOLI décorés à titre posthume par le général GIRAUD, commandant en chef.
Nos Jeunesses aussi ont donné de magnifiques héros, jeunes garçons et jeunes filles bien dignes de notre Danielle CASANOVA assassinée en Haute-Silésie par les brutes hitlériennes.
Notre Parti enfin, veut être digne de celui qui fut le fondateur des Jeunesses communistes de France en 1920, de celui qui a été depuis le début membre du Comité Central de notre grand Parti communiste, qui fut son porte-parole écouté dans tout ce qui concernait la politique de grandeur de la France : notre Gabriel PERI, tombé en héros de légende, faisant trembler ses bourreaux, digne petit-fils du Grand Corse et patriote comme lui, que fut le capitaine de vaisseau PERI.
Recrutement, organisation, éducation, pour et dans l’action ! En vue des batailles futures ! Forte des expériences passées. Fière de notre grand Comité Central qui nous a conduit à la victoire la région Corse du Parti Communiste Français s’engage chaque jour plus dans la grande action de masse patriotique qui hâtera a la libération nationale inséparable de l’insurrection nationale. »
LE CASABIANCA À L’HONNEUR
Il suffit d’avoir vu les yeux brillant de joie du patriote de Corse recevant « sa » mitraillette, pour savoir quel bonheur ces armes versent au cœur des hommes en lutte.
Je mesure l’importance de ce débat. C’est parce que j’ai conscience de l’impérieuse nécessité de fournir rapidement des armes, beaucoup d’armes aux patriotes de France, que j’interviens. Je désire rappeler brièvement comment s’est opéré l’armement de la Corse, parce que je crois qu’on en peut tirer d’utiles enseignements.
On nous dit qu’il est difficile d’armer les patriotes de France. Je réponds que la présence de près de cent mille ennemis sur le territoire de l’Ile n’a pas empêché la livraison, le transport et la répartition de cent dix tonnes d’armes livrées en peu de temps par nos alliés britanniques. Sur ces armes, un dixième seulement est tombé aux mains de l’envahisseur.
On nous dit qu’il est difficile d’aborder les côtes de France. Je réponds : le sous-marin « Casabianca » a débarqué quarante tonnes d’armes sur différents points de la côte de Corse.
Je saisis cette occasion pour rendre hommage à cette magnifique unité de notre Marine nationale, à ce sous-marin qui porte le nom de l’officier de marine corse qui, voyant son bâtiment pris à l’abordage par les Barbaresques, a préféré le faire sauter que de se rendre. Je rends hommage à ce bâtiment qui a quitté Toulon au moment du sabordage de la flotte, à son valeureux équipage et à son chef le commandant L’Herminier qui vient de subir l’amputation des deux jambes et a reçu, des mains du Général de Gaulle, le ruban de Commandeur de la Légion d’Honneur pour services rendus à la Patrie.
Ce que le « Casa» a fait en Corse grâce à l’héroïsme de son équipage et des patriotes de l’Ile, il est certain qu’on peut le faire en France, si on le veut. La côte est gardée, certes ; elle l’était aussi en Corse et, dans la nuit du 4 septembre, j’ai embarqué sur le «Casa», pour Alger, à 1.200 mètres d’une batterie ennemie. Mais plus faciles et plus sûres peut-être sont les livraisons d’armes par voie aérienne. Si nous avons pu découvrir et transmettre pour le seul département de la Corse, au relief tourmenté, 64 terrains de parachutage, il n’est pas douteux qu’on peut en trouver des centaines et des centaines en France. Je signale dans ce domaine le témoignage d’un capitaine britannique qui m’a affirmé que l’expérience de la Corse avait grandement facilité les opérations de parachutage dans les Balkans et en France. Que l’on recueille précieusement tous les rapports fournis par les pilotes de la R.A.F., que l’on recueille les observations fournies par les patriotes. et l’on verra que les opérations aériennes peuvent être hâtées et amplifiées, si l’on vent.
Certes, la réception, le transport et la répartition de ces armes ont nécessité du courage, de l’audace, de la ténacité. Mais ces qualités ne sont-elles pas précisément celles du peuple de France ? Il suffit d’avoir vu les yeux brillant de joie du patriote de Corse recevant «sa» mitraillette, pour savoir quel bonheur ces armes versent au cœur des hommes en lutte. Mais voici que, depuis la libération de la Corse, il n’est question que de la restitution des armes, que l’on déclare destinées aux Patriotes de France. Je crois fermement – et je m’en suis déjà expliqué devant la Commission de la Défense nationale — que les patriotes de Corse ont raison de ne pas rendre leurs armes.
Les premières raisons sont d’ordre psychologique :
- La presse et la radio officielles ne cessent de détailler les gigantesques fabrications de guerre des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Nous avons repris et développé ce thème devant nos camarades de Corse. Qui pourra croire aujourd’hui et faire croire aux Corses que les Alliés ont besoin de quelques mitrailleuses et grenades pour armer les patriotes de France ?
- Les armes de chasse confisquées ou volées par les Italiens n’ont pas encore été restituées aux Patriotes ;
- Mais il y a des raisons beaucoup plus sérieuses encore. Si les antipatriotes notoires ont été arrêtés, il n’en est pas moins vrai que certains d’entre eux sont encore en liberté et ont même gagné le maquis.
- Notre collègue Pourtalet dénonçait avec raison la présence en Corse d’anciennes « chemises noires » assassins de nos camarades, ce qui constitue une provocation permanente ;
- Les Allemands ont sûrement laissé en Corse des agents: radios, saboteurs, espions. Sans porter ici d’autres précisions, qu’il me suffise de dire qu’on a découvert et arrêté un radio travaillant pour le compte de l’Allemagne. Qu’il me suffise de dire que, le 22 décembre, a été parachuté près du village de Palneca un poste émetteur. Cela n’indique-t-il pas clairement qu’il y a en Corse une organisation clandestine au service des nazis ? Contre ces saboteurs et ces espions, contre d’éventuels parachutages d’hommes, la meilleure défense n’est-elle pas le paysan armé ? N’existe-t-il pas en Grande-Bretagne la Home-Guard jusque dans les plus petits hameaux et dont les hommes possèdent en permanence les armes à domicile ,
- un retour offensif des Allemands est-il exclu ? Nul ne peut le dire, et certains indices peuvent très sérieusement permettre de le craindre. Ainsi, j’étais à Bastia vers le 20 décembre Deux sous-marins allemands ont fait surface dans la nuit et canonné la côte. Croyez-vous qu’ils n’ont pas, au même moment, débarqué des agents dans un autre endroit ?
- Enfin et surtout, la Corse est un bastion de première ligne. Or, la prise de Leros et de Samos est venue nous rappeler brutalement ce que personne de vous n’a oublié : la conquête de la Crète par les Hitlériens. La Crète est beaucoup plus loin de la Grèce que ne l’est la Corse de Provence ou d’Italie. L’Etat-major britannique a reconnu que la Crète a pu être prise parce que les Crétois avaient été désarmés dès l’arrivée des troupes alliées. Il a manqué ainsi aux troupes anglaises l’appoint des magnifiques combattants crétois qui, réfugiés dans leurs montagnes, en ont toujours fait des centres inexpugnables.
Les Corses ne veulent pas que se renouvelle cette tragique erreur. Ils veulent conserver à jamais française l’Ile de Beauté. C’est pourquoi ils veulent garder leurs armes durement payées de leur sang. Mais si j’insiste sur ce point, c’est parce que je crois que la raison de l’acharnement à faire rendre leurs armes aux Corses est une raison d’ordre politique. Il semble nettement que l’on ait peur du peuple. Que peut-on craindre d’une population qui a fait aussi magnifiquement la preuve de son patriotisme ? Le gouvernement d’Alger a-t-il moins de confiance dans la population corse que le Gouvernement britannique, présidé par M. Churchill, n’en a dans les ouvriers anglais armés de la Home-Guard ? N’est-ce pas la même raison qui empêche la livraison massive d’armes en France ? N’a-t-on pas peur, dans certaines sphères, que la France ne se libère trop complètement ? Ne sait-on pas que l’on doit faire confiance au peuple de France en lutte contre l’occupant ?
Est-ce que la libération militaire et politique de la Corse n’a pas provoqué chez certains des inquiétudes ? Dans ce cas, qu’on le dise, sinon que l’on hâte; selon le mot du Général de Gaulle, l’insurrection nationale, inséparable de la libération nationale ».
PROGRAMME DU FRONT NATIONAL EN CORSE
(adhérent à la France Combattante). (adopté au Congrès des 14 et 15 Novembre 1943 en Ajaccio)
EXTRAITS ESSENTIELS (8)
Le programme initial du Front National, élaboré sous le régime de Vichy pendant l’occupation étrangère portait :
1° Lutte contre l’envahisseur.
2° Liquidation du régime de Vichy, afin de permettre au peuple de France de se donner librement le gouvernement de son choix.
Aujourd’hui la première partie du programme est réalisée au moins en ce qui concerne la Corse.
La seconde partie est à peine ébauchée. Certes, le régime de Vichy s’est écroulé, mais il reste beaucoup à faire. Le programme ci-après du Front National (adhérent à la France Combattante) indique ce qui reste à faire :
- Mobilisation totale de toutes les forces de la Corse pour la libération de la France continentale. Mobiliser les patriotes en Corse en tenant compte de leur formation pendant la lutte. Reconnaissance de la date d’entrée au F.N. comme date d’entrée sous les drapeaux. Pensions et récompenses comme aux militaires de l’armée régulière.
- Amélioration du ravitaillement et lutte contre le marché noir. Répartition équitable du ravitaillement. Suppression des grossistes et remplacement par un organisme unique de collectage et de répartition. Saisie immédiate des biens de tout individu interné et de tous les traîtres (immeubles, terres, fonds) pour les mettre au service de la Nation. Création d’un impôt extraordinaire sur les bénéfices de guerre et illicites. Internement dans un camp de concentration en Corse de tout trafiquant du marché noir pris en flagrant délit.
- [Ce chapitre n’est pas mentionné dans la brochure ]
- Épuration. — Arrestation immédiate de tous les antipatriotes actifs appartenant à l’une des formations suivantes : P.P.F., S.O.L., L.V.F., Groupe Collaboration. — Privation de leurs droits civiques. — Criblage, examen de tous les cas et châtiment proportionné aux fautes commises. Réintégration immédiate de tous les fonctionnaires frappés par Vichy. Dans le remplacement des fonctionnaires antipatriotes révoqués tenir compte de la valeur professionnelle et de l’activité patriotique des postulants. Mise à la disposition de la Commission départementale d’Épuration de tous les moyens pratiques nécessaires à la réalisation de son travail.
- Prisonniers politiques. — Intervention énergique pour leur rapatriement d’Italie ou d’ailleurs sans nouveau délai.
- Dommages de guerre. -Création d’une Commission départementale pour leur fixation.
- Italiens. — Châtiment exemplaire des Italiens (0.V.R.A. Carabiniers) qui se. sont rendus coupables de crimes ou délits de droit commun à l’encontre des patriotes, conformément aux clauses de l’armistice. Restitution des biens réquisitionnés : mulets, voitures, postes de T.S.F., armes de chasse, etc., etc. Création d’une Commission départementale pour examen des cas de tous les Italiens naturalisés ou non. Expulsion de tous ceux qui ont collaboré avec les troupes d’occupation.
- Révision des traitements, salaires, pensions et retraites. Application d’un premier relèvement de 25%. Échelle mobile.
- Plan de reconstruction économique. — Rétablissement rapide des réseaux de transports, et des destructions ; relogement des sinistrés_ dans les logements et immeubles des collaborateurs. Nettoyage rapide des champs de tous explosifs, mines, etc.
a) Réparation des dommages de guerre ; en premier lieu par la fourniture gratuite de semences, engrais, arbustes, outils, chaussures, vêtements, etc.
b) Amélioration des systèmes routiers et ferroviaires et développement rapide d’une moyenne industrie annexe (réparation et montage mécanique et électrique). Amélioration des ports. Mise en action d’un plan d’adduction d’eau, d’irrigation, d’électrification; mise en valeur des terres incultes, assainissement des terrains insalubres, etc.
Notes de l’auteur:
(1) Voir « Liberté » (Alger des 23 et 30 Septembre 1943.
(2) Nom d’un officier de marine corse qui, son bâtiment pris par l’ennemi à l’abordage, s’est fait sauter plutôt que de se rendre.
(3) Toute la partie qui suit reproduit partiellement l’Intervention du camarade GIOVONI à l’assemblée consultative, le 20 Novembre 1943.
(4) Toute la partie qui suit reproduit partiellement l’Intervention du camarade GIOVONI à l’assemblée consultative, le 20 Novembre 1943.
(5) Le Congrès de la France Combattante en Alger les 27-28 Novembre a solennellement reconnu le Front National en Corse comme la seule organisation unifiant les patriotes.
(6) A noter que le Parti Communiste s’est renforcé dans l’illégalité et a doublé ses effectifs pendant la lutte armée.
(7) Discours prononcé par le camarade Giovoni 8 l’Assemblée Consultative le 8 Janvier 1944.
(8) Par suite des difficultés de liaison avec la Corse quelques légères modifications de forme n’ont pas encore été reçues. — La Rédaction.
Notes de l’éditeur du site ANACR 2A :
(a) A. Giovoni ne fait pas mention des affrontements entre militaires italiens et allemands et plus généralement de la contribution des troupes italiennes à la libération de l’île.
Sur la libération de Bastia on lira : « La libération de Bastia »
(b) On sait aujourd’hui qu’ils étaient 109 hommes du bataillon de choc.
(c) Au total, dans la phase finale de la bataille pour chasser l’ennemi allemand, les Résistants pourront compter sur quelques 6.000 hommes de troupe français (Bataillon de choc et goumiers), des unités italiennes ralliées et quelques Anglo-américains.
(d) On sait aujourd’hui qu’aux 5.000 soldats allemands présents dans l’île durant l’été 1943, quelques 20.000 autres venant de Sardaigne ont transité par la Corse pour rejoindre l’Italie continentale.
(e) Il n’y a pas de point III. Il n’es pas mentionné dans la brochure