Né(e) à Taglio-Isolaccio (France, Haute-Corse(2B)), le 22 Septembre 1910 – Décédé(e) à Bastia (France, Haute-Corse(2B)), le 6 juil. 1972
Jean-Baptiste LE BRAS né le 22/09/1910 à Taglio-Isolaccio et décédé 06.07.1972 à Bastia. Il est un des cinq enfants d’Edmond Le Bras né à Toulon et de Marianne Bénédicte Semidei née à Taglio Isolaccio. Avant guerre, ses parents quittent le village pour permettre à leurs enfants de suivre des études à Bastia. Jean-Baptiste travaille à 16 ans chez un réparateur de vélo dans la rue droite puis apprend le métier de tapissier aux Ets Airolla. Par ailleurs, doué pour le football, il joue dans l’équipe du SCB Bastia. Fort de son expérience professionnelle, il quitte Bastia pour s’installer comme tapissier à Ile Rousse.
Le 11 novembre 1942, 80.000 soldats des troupes fascistes italiennes occupent la Corse. Georges Le Bras s’engage dans la Résistance auprès des groupes qui se sont constitués. L’Ile Rousse où il réside est très surveillée (un soldat italien pour deux habitants) mais constituera un lieu de coordination entre la Résistance en Balagne et celles d’autres régions dont la relation se fait grâce aux cheminots des trains qui arrivent de Ponte-Leccia. Jean-Baptiste Le Bras fait partie des groupes de Balagne, notamment Calvi, qui recevront dès le 8 janvier deux des quatre premiers agents de la mission Pearl Harbour, Toussaint Griffi et Laurent Preziosi. Un premier réseau s’est déjà constitué sur la zone de Saint Florent autour de Pierre Casale mais c’est celui créé dans la zone calvaise, avec les frères Spinosi, qui sera celui de Jean Baptiste Le Bras. Autour du réseau Pearl Harbour et du Front National s’agrège et augmente les effectifs de la Résistance locale.
Jean-Baptiste Le Bras participe avec Jean Nicoli, François Carli, André Giusti, Laurent Preziosi et Toussaint Griffi à une réunion qui se tient à l’hôtel Bonaparte à l’Ile Rousse. On y fait les point sur l’organisation de la Résistance de la zone Nord et de la force des troupes d’occupation qui sont importantes dans cette ville. Il y est question aussi de la préparation de la première livraison d’armes par le sous-marin Casabianca. Avec Dominique et Roch Spinosi, Dominique Casanova et un autre résistant, Jean-Baptiste LeBras rencontrera à nouveau les agents le 28 janvier 1943 à l’hôtel Bonaparte. Les Résistants leur signalent les principales difficultés pour assurer les liaisons avec les villages environnants : Monticello, Aregno, Corbara, entre autres. Ils sont informés de prochaines livraisons d’armes pour préparer l’insurrection. Les agissements de la Résistance finissent par être connus de l’occupant. Jean-Baptiste Lebras est averti par Mme Nicolaï de son arrestation imminente. Il brûle tous ses papiers et photos (ce qui ne permettra pas de reconstituer tout son parcours de résistant). Il se cache et repart ensuite sur Bastia dans la maison familiale.
Pendant les combats libérateurs, Les Alliés avertissent qu’ils bombarderont dépôt de munitions et les casernements des fascistes italiens et allemands mais en définitive, par erreur, le bombardement du 22 septembre 1943 s’effectue du côté de la gare de Bastia et leur maison est détruite ; tous leurs biens sont perdus.
Après la libération, le 4 octobre 1943, Jean-Baptiste Lebras est responsable de la garde de prisonniers. En 1947, il épouse Julienne Sorbal. De ce mariage naîtront quatre enfants. Après la guerre, Jean-Baptiste Le Bras s’est beaucoup impliqué dans la vie associative notamment pour l’équipe de football de l’Ile Rousse dont il sera l’entraineur. Il décédera le 06.07.1972 à Bastia
Pascale Varennes-Spinosi
Biographie établie avec des informations recueillies par Pascale Varennes-Spinosi auprès de la famille de Jean-Baptiste Lebras et dans le livre écrit par Laurent Preziosi et Toussaint Griffi, « Première mission en Corse occupée » Ed. L’Harmattan.
(1) élu maire à la Libération