Pierre-Jean Milanini est né le 25 février 1912 à Porto-Veccio. Il a été élevé par une mère profondément chrétienne qui lui a inculqué l’amour du prochain. La vie en Corse était très dure à cette époque d’où son rapprochement vers des hommes de progrès et des partisans de la paix. Les convictions radicales-socialistes de son père ont aussi influencé ses choix. Sensible à l’injustice, réfractaire à la violence et aux armes, il a refusé d’accomplir son service militaire. Les dangers du fascisme dans les années du Front Populaire lui font prendre conscience de la nécessité contraire. Il fallait affronter le péril fasciste. Instituteur à Cuo Commune de Sotta), père de deux enfants, il quitte sa famille et rejoint l’Ecole des Officiers de Réserve et le 28ème régiment de tirailleurs tunisiens. C’est à cette période qu’il constate l’inanité du système colonial et ses convictions lui valent d’être fiché comme propagandiste révolutionnaire.

 

L’intégralité du texte de l’interview est publié dans les pages
Histoire de la Résistance >>>  » Des témoins racontent « 

Pendant la guerre

En 1939 il est nommé caporal avec un décalage de 6 mois à l’issue du stage d’Elève officier, en août 1939 il sera traduit en conseil de guerre pour désertion à la suite d’un retard pour le quel il avait prévenu les autorités, il est emprisonné pour trois mois à Corte déchu du grade de caporal muté au 341 RIA. Ces deux mesures furent prises au titre des sanctions condamnant ses activités de propagandiste. Le 4 juin 1940, il est fait prisonnier prisonnier par les Allemands à Zuydcoot (près de Dunkerque) Après la débâcle de 1940, il s’évade du stalag VI H (Déren) en octobre 1940. Il adhère au Front National de la Résistance Corse en 1942. Il se trouve à Serra-di-Scopamène lors de l’arrivée des troupes italiennes en novembre 1942 et organise aussitôt la Résistance dans les villages de Serra, Sorbollano et Quenza. Il est arrêté par l’OVRA le 27 juillet 1943 en même temps qu’Angelin Chiaroni et incarcéré à la Caserne Battesti à Ajaccio dans la même cellule que Jérôme Santarelli. Il est condamné à Bastia à 24 ans de réclusion par le tribunal militaire italien. Déporté en Italie, emprisonné à Sulmona dans les Abruzze . Désireux de rejoindre les résistants italiens et les forces alliées, il s’évade le 15 décembre 1943 de la prison de Sulmona et rejoint les partisans italiens dans la région de Pratola-Peligna. En mars 1944, marchant en direction du front des alliés il tombe dans les mains des Allemands, il est conduit à la prison de Regina Coeli, puis sur le front de Velletri. Il réussit à s’enfuir et rallie un poste américain. Il est alors interrogé durant deux jours et retenu prisonnier plus de deux semaines au camp d’Aversa (près de Naples), puis remis à la sécurité française le 12 juin 1944. Il regagne Ajaccio via Alger en juillet 1944. Il a été Conseiller municipal à Porto-Vecchio et à Quenza. Il a consacré l’essentiel de ses activités à la défense de la paix. Il est mort le 16 décembre 1993 à Marseille Auteur de Rime Lamaghjunose, en 1961 et de Contra-Fuco (Canti di Pace), en 1982.