Né(e) à Bastia (France, Haute-Corse(2B)), le 11 Novembre 1915 – Décédé(e) à Bastia (France, Haute-Corse(2B)), le 14 avril 2004
J.-L. de Montera, le fils du maire de Bastia destitué (Hyacinthe) par Vichy sera lui aussi parmi les contacts de la mission Pearl Harbour. Il contribue à l’organisation de ce réseau. Il est arrêté et déporté en Italie. Après la guerre, il continuera à exercer son métier d’avocat.
Il est le fils de Hyacinthe de Montera, descendant d’une grande famille corse. Après ses études de droit comme son père, il décide de devenir avocat au barreau de Bastia dont il sera 3 fois le bâtonnier. Il se marie avec Julia-Joséphine della Monica (dont le frère Pascal della Monica deviendra aussi un jeune résistant).
En juillet 1940, son père Hyacinthe, maire de Bastia, est destitué par le gouvernement de Vichy. Joseph-Louis organise à partir de cette date, tout en écoutant Radio Londres, des réunions d’échanges et de réflexions dans un studio qu’il louait. Plusieurs personnes y participaient dont Laurent Preziosi qui travaillait à Bastia de juin 41 à février 42 pour fuir les autorités de Vichy à Alger et réfléchir aux actions de résistance possibles. Le 20 décembre 1943 ce dernier est revenu d’Alger à ce studio dans le cadre de la mission secrète «Pearl Harbour » des services spéciaux de la Défense à laquelle Joseph-Louis accepte spontanément de participer.
Elle a été constituée sans qu’elle soit connue du Haut Commissaire du moment à Alger, l’Amiral Darlan, présent au chevet de son fils dans cette ville. Trois autres agents en font partie, Toussaint Griffi, son cousin germain Pierre Griffi et leur chef de mission Roger de Saule. Dès cet instant Joseph de Montera décide de prévenir son père et de réunir chez ce dernier, le soir même, d’autres personnes pour les associer à la constitution de réseaux locaux : Sébastien de Casalta, Dominique Casanova, Roger Soulairol, Charles Clément, le bibliothécaire Dominique Vicchini.
Ce point d’ancrage de la résistance, le Ministre des Anciens Combattants André Meric l’a inauguré le 19 septembre 1988 au 35 Boulevard Paoli par une plaque commémorative sur lequel est gravée : « Dans cet immeuble le bâtonnier Hyacinthe de Montera, ancien maire et conseiller général de Bastia, officier de la légion d’honneur, et son fils Joseph Louis, reçurent le 20 décembre 1942, la première mission que l’état major interalllié a envoyé d’Alger par le sous-marin Casabianca pour organiser la résistance en Corse. Ensemble avec cette mission Pearl Harbour, composée du Commandant Roger de Saule, des lieutenants Pierre Griffi, Laurent Preziosi, Toussaint Griffi et de l’enseigne de vaisseau Pierre Lasserre, ils implantèrent dans toute l’île un puissant réseau de renseignement et d’action.
A partir de cette réunion les de Montera renforce la coordination des réseaux locaux notamment sur la ligne délimitée par la nationale 198 (du Nord Est au Sud Est , du Cap Corse à Bonifacio). A Solenzara, il bénéficie de la présence de Dominique Poli qui a une ferme. Malheureusement le 4 février 1943, il est arrêté en mission clandestine à Porto-Vecchio et ramené à Bastia, il est emprisonné, avec deux autres membres de l’équipe de Bastia (Simon Paoli instituteur et Raoul Catta transporteur) et d’autres encore de l’équipe de St Florent (le responsable Pierre Casale, Giorgi, pêcheur, Padrona, hôtelier et Scotto) et un responsable de l’équipe de Corte (capitaine Canavelli) Il est interrogé, torturé par l’OVRA. Il est ensuite déporté le 10 février 1943 dans un camp de concentration en Italie avec une dizaine d’autres résistants dont une partie du réseau de St Florent. Les autres membres du réseau bastiais de résistance continueront la lutte sans lui dans le cadre du Front National.
A la libération de la Corse, pour la reconstruction de Bastia, il fait partie de la première délégation municipale provisoire constituée le 9 octobre. Elle est acceptée à Ajaccio par le Préfet Luizet, après le passage de Dominique Poli et Dominique Salini dépêchés par les résistants bastiais. Toutefois, c’est son père, maire avant le régime de Vichy qui se représentera à la tête de l’Union patriotique, l’un des trois listes en concurrence, qui fut élue le 29 avril 1945 à Bastia, 2 ans après celle de Jacques Faggianelli réélu à la libération de cette ville le 4 octobre 1943.
Joseph-Louis de Montera était notamment officier de la légion d’honneur à titre militaire, et chevalier de l’ordre du mérite. Il décédera le 14 avril 2004 et son épouse 5 ans plus tard (le 15/04/2012)
Georges Preziosi