Né(e) à Ajaccio (France, Corse du Sud(2A)), le 13 Juin 1911 – Décédé(e) à Neuilly-sur-Seine (France, Hauts-de-Seine(92)), le 14 avril 1983
Achille Peretti né le 13 juin 1911 à Ajaccio était pupille de la nation : son père avait été tué au combat pendant la Première Guerre mondiale. Après des études secondaires à Ajaccio et des études supérieures à Montpellier, licencié en droit et diplômé en médecine légale, il commence une carrière d’avocat au barreau d’Ajaccio en 1935 mais réussit, en 1937, le concours de commissaire de police. Quand la guerre éclate, il refuse d’être affecté spécial et il est mobilisé au 19e Régiment du train des équipages à Paris.
En avril 1940, il obtient, grâce à César Campinchi, d’être affecté à Dijon au Service de la surveillance du territoire. Il quitte Dijon à l’arrivée des Allemands en juin. Arrivé à Perpignan, il tente en vain de s’embarquer à Port-Vendres sur un torpilleur anglais, avec des collègues – dont Cottoni – grâce auquel il a des contacts avec le 2e Bureau, et sera affecté à Nice le 25 juin.
Pendant la Guerre
Une nouvelle affectation le ramène à Ajaccio au début du mois d’août. Là, en prévision d’une main-mise italienne ou allemande, il commence la création d’un réseau propre à héberger des émetteurs radio clandestins. Il reçoit des armes de Nice et les cache chez Henri Maillot. En avril 1941 le Préfet Balley demande son rappel sur le continent. De retour à Nice, il y retrouve Cottoni. En contact avec l’Intelligence Service ce n’est qu’en janvier 1942 qu’il en obtient avec la France libre grâce à Maurice Andlauer, fils du général, rencontré à Ajaccio où Andlauer dirigeait les haras. Achille Peretti intègre le réseau de renseignement Ali dont le responsable est Roger Wybot, et il est engagé en mai 1942 dans les Forces françaises libres. Pendant son séjour à Nice, il a l’opportunité d’éviter des arrestations de juifs et de communistes et projette de créer à l’intérieur de la police de Vichy une organisation de renseignement, de contre-espionnage et de préparation de la Libération.
Nommé à Vichy à l’Inspection générale de la Police judiciaire en avril 1942, il réalise son projet, de concert avec Andlauer mais ses déplacements et la saisie de documents le rendent très suspect. Il échappe à une arrestation et demande en juin sa mise en disponibilité pour revenir à la profession d’avocat. Sur ordre de Londres, il se rend en Corse le 13 juin pour y préparer la venue de Fred Scamaroni. Mission réussie : les bases du réseau qui sera plus tard homologué sous le nom de R2 Corse sont établies. Achille Peretti continue à travailler à Nice avec son réseau mais il se sait traqué. Il ne réussira à partir à Londres qu’un an plus tard, en juin 1943. Il y rencontre le colonel Passy et le commissaire à l’Intérieur Philip. En juillet, de retour en France il a pour mission de recruter dans la police et la gendarmerie, dans le sud de la France, puis dans le nord, des agents de renseignement susceptibles de saboter la répression. C’est la création d’Ajax, ainsi nommé en référence à sa ville natale, Ajaccio. Le réseau compta plus de 1600 membres et fut un succès. Il reçut régulièrement de Londres tous les moyens en argent, matériel, postes radio. Le réseau se procurait aisément de faux papiers at avait des accès aux organismes de Vichy, aux prisons, aux camps d’internement. Il avait son centre à Lyon et comptait un réseau sud, Candide, un réseau nord, Zadig, et une section mobile, Micromegas.
Après le débarquement en Normandie, il accompagne le Général de Gaulle et rentre avec lui à Paris en août. Il est chargé de réorganiser la police dans les régions libérées
Il assure la protection du général de Gaulle lors des journées d’août 1944 à Paris.
En 1945, il est élu à Ajaccio conseiller général. Il a été vice-président du Conseil général de la Corse de 1945 à 1951. En 1947, il sera maire de Neuilly et le restera jusqu’en 1983. Il présidera l’Assemblée nationale de 1969 à 1973 et sera nommé membre du Conseil constitutionnel en 1977
Achille Peretti est conseiller de l’Union française de 1952 à 1958. Il est élu député UNR de la Seine en 1958 et constamment réélu sous les diverses étiquettes gaullistes (UD-Ve République, UDR). Il est élu président de l’Assemblée nationale le 25 juin 1969, en remplacement de Jacques Chaban-Delmas, nommé premier ministre. Il préside cette assemblée pendant le reste de la 4e législature jusqu’au 1er avril 1973. Après les élections, il ne parvient pas à conserver la présidence de l’Assemblée nationale qui échoit à Edgar Faure mais reste député. Il est ensuite nommé membre du Conseil constitutionnel le 4 mars 1977. Il y siège jusqu’à son décès.
Achille Peretti est décédé le 14 avril 1983 à Neuilly-surSeine d’un arrêt cardiaque lors d’une réception officielle.
La cinquante-huitième promotion de commissaires de police issus de l’école nationale supérieure de la police, entrée en fonction en 2008, porte son nom.
Hélène Chaubin – Extrait du CD-Rom « La Résistance en Corse » AERI
Décorations
- Commandeur de la Légion d’honneur
- Compagnon de la Libération
- Croix de guerre 1939-45
- Croix de guerre belge
- Médaille de la Résistance avec rosette
- Médaille de l’American Legion
- Décorations espagnole, britannique et maltaise.