Né(e) à Bastia (France, Haute-Corse(2B)), le 08 Octobre 1919 – Décédé(e) à Bastia (France, Haute-Corse(2B)), le 31 août 1999
Albert est né le 8 octobre 1919 à Bastia, issu d’une famille modeste qui exploitait un commerce de confection et de tissus. Malgré une bonne scolarité, ses parents l’orientent vers l’apprentissage du métier de tailleur. C’est dans ce milieu ouvrier qu’Albert apprendra à connaître le monde du travail. Confronté très jeune aux dures conditions de vie il n’acceptera jamais le pouvoir de quelques uns sur les autres. Il forgera ainsi son refus de l’arbitraire et de l’injustice et portera son attention aux plus démunis aux exploités et aux opprimés. Pendant la période du front populaire, en 1935, il rencontre la Jeunesse Communiste entre autres les frères Jean-Baptiste et Antoine Angeli et Joseph et Etienne Micheli. Quatre ans plus tard, il représente la Corse dans la délégation présente au Congrès national de la Jeunesse Communiste.
Dès 1938, lors de la venue en Corse de Daladier, Albert Stefanini prend une part active dans l’organisation d’une manifestation pour dénoncer les accords de Munich et défendre la paix. La guerre se prépare, pacifistes et progressistes sont pourchassés. La lutte contre les communistes s’intensifie, dissolution du parti interdiction de parution pour « L’Humanité ».
Pendant la guerre
Il n’a pas encore 21 ans lorsqu’il est arrêté le 5 juin 1940. Il est incarcéré à la prison de Bastia puis à Calvi. Il passe deux ans au fort Maillebois d’où il est libéré pour raison de santé, le pronostic était le suivant « ne vivra pas quinze jours. ».Il est envoyé au sanatorium de Vence , près de Nice, par ses parents. Au bout de deux mois, se sachant recherché par la police, il rentre clandestinement en Corse et rejoint la Résistance.
Avec les Jeunesses Communistes, il va participer à toutes les actions sur les objectifs de l’armée d’occupation fasciste. Pour éditer de manière régulière la presse clandestine, ils vont s’équiper d’une vieille imprimerie récupérée à Corté. C’est en mars 1943 qu’ils vont réussir à mobiliser plusieurs milliers de personnes parmi lesquelles des femmes, des jeunes, des lycéens, des ouvriers dans une manifestation contre la diminution des rations de pain.
Dans la nuit du 1er mai 1943, une étape sera franchie avec l’attaque à la grenade, par les Jeunesses Communistes, du haut commandement de la marine fasciste. Arrêté avec d’autres Bastiais, Albert Stefanini sera libéré dix jours plus tard faute de preuves. Les menaces de représailles ne vont pas les empêcher de continuer le harcèlement, la lutte armée va prendre de l’ampleur notamment grâce aux vingt tonnes d’armes déposées sur la plage de Saleccia par le sous-marin « Casabianca ». L’âpreté des combats et la férocité répressive va coûter la vie à bon nombre de Résistants.
En apprenant la capitulation de l’Italie, le 8 septembre 1943, Albert Stefanini et ses camarades organisent immédiatement une grande manifestation, prélude à l’insurrection. Les combats commencent le 9 septembre dans Bastia, ils se termineront le 4 octobre 1943. La Corse sera ainsi « le premier morceau de France libéré », De Gaulle dira de ces fiers combattants de l’ombre « Ils ont voulu eux-mêmes être des vainqueurs ».
L’ensemble de sa vie se confond avec celle de son Parti, celle de la vie sociale et politique de l’île. En 1943 la conférence régionale l’avait porté à la direction du Parti. En 1948, il devenait premier secrétaire, responsabilité qu’il portera pendant trente cinq ans soit au niveau régional, soit au niveau départemental.
Albert Stefanini siègera à l’Assemblée de Corse, il sera, sans interruption, Conseiller municipal de 1968 à 1986, puis maire adjoint de 1987 à 1989. Mais également il sera élu Conseiller général et Conseiller à l’Assemblée de Corse.
Il sera promu au grade de lieutenant FFI, décoré de la médaille de la Résistance et de la Croix de Guerre 39/45, puis lors du 40ème anniversaire de la Libération de la Corse, il sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur.
Après quelques mois de lutte contre la maladie, c’est le 31 août 1999, à Bastia, qu’Albert Séfanini est décédé.
Maryse Georges