Né(e) à Isolaccio-di-Fium’Orbo (France, Haute-Corse(2B)), le 09 Aout 1902 – Décédé(e) à Porri (France, Haute-Corse(2B)), le 23 déc. 1977
François Vittori est né le 9 août 1902 à Isolaccio-di-Fium’Orbu. Il est le deuxième des dix enfants d’Angèle Nathalie Valentini et de’Ange Vittori, instituteur à Porri. Animé des valeurs républicaines de ses parents, il rejoint très tôt les luttes sociales et politiques et adhère au Parti communiste, avant même d’accomplir son service militaire dans la Ruhr en 1922. Il désapprouve l’occupation de la rive gauche du Rhin. Ses opinions lui valent déjà quelques ennuis. Installé ensuite à Marseille il y travaille aux Dames de France, mais ses activités syndicales et ses prises de position contre la guerre du Rif lui valent le renvoi. Il réussit un concours de contrôleur aux PTT en 1928 et est affecté au Maroc, puis à Madagascar où il adhère au mouvement anticolonialiste.
Après une manifestation organisée à Tananarive, le 19 mai 1929, il est révoqué. Il crée un groupe communiste et est arrêté le 9 octobre 1929. Le tribunal civil de Tananarive le condamne, le 18 janvier 1930, à dix-huit mois de prison et dix ans d’interdiction de séjour, puis, après un incident survenu pendant l’audience, à deux ans supplémentaires de prison pour outrage à magistrat. Il subit sa peine à la prison de Nîmes jusqu’au 13 juin 1933. Il va ensuite à Paris où il travaille pour le Secours rouge international jusqu’à la fin de 1936 : une période pendant laquelle il est de nouveau interpellé à Toulon, où il est venu secourir des militants communistes de l’arsenal, arrêtés en 1933. Il y est condamné à 20 jours de prison en août pour avoir enfreint son interdiction de séjour. En 1934 et en 1935, il est envoyé à Moscou, à l’école léniniste internationale. Il entre au Comité central du Parti communiste français. La guerre civile éclate en Espagne. Il s’engage aux côtés des Républicains en 1937 et 1938. Il est le commissaire politique de la 45e brigade internationale.
Il a alors deux frères plus jeunes que lui, communistes aussi, qui sont engagés en Espagne : Aurèle, capitaine de la 2e Cie du bataillon Henri Barbusse, de la 14e brigade internationale La Marseillaise, qui est tué à Aranjuez le 18 octobre 1937. Et François, né en 1910, membre des Jeunesses communistes, qui se bat dans le bataillon André Marty sur le front de Madrid, puis à Guadalajara . Nommé en 1937 intendant de la brigade La Marseillaise, il est blessé à Huesca.
Pendant la guerre
Antoine François, revenu en Corse après l’armistice de 1940 compte parmi les organisateurs du Front national et va en devenir le principal responsable militaire au sein du Comité départemental. Il combat en particulier dans la région de la Castagniccia qu’il connait parfaitement et aussi dans le Cap. Son pseudo : « lieutenant-colonel Rémy ». A la Libération, il est l’un des cinq membres du comité de préfecture à Ajaccio. Son action est reconnue par l’attribution de la croix de guerre, de la médaille militaire et de la médaille de la Résistance, il est élevé au grade de Lt Colonel FFI.. Elu au Conseil de la République en 1946, il peut y siéger jusqu’en 1950. Il dirige le journal « Le Réveil Corse » jusqu ‘à la fin des années cinquante, puis devient président de l’ARAC (association républicaine des anciens combattants) et vice-président puis président en 1971 de l’AVER (association des volontaires en Espagne républicaine). Militant communiste dans une section du XVIII° arrondissement de Paris. Dans les vingt dernières années de sa vie, face aux vicissitudes de la politique il ne cessa jamais de croire à une société plus juste et plus humaine. Honoré dans son village comme à Bastia, et jusqu’à Madagascar où une rue de la capitale porte son nom, il décède à Porri le 23 décembre 1977.
Hélène Chaubin Extrait du CD-Rom « La Résistance en Corse » AERI