C’est devenu une habitude : la Résistance et la Libération de la Corse ne sont honorées -quand elles le sont- par les présidents de la République que lors des anniversaires décennaux. Mais cette année, le président Macron a saisi l’opportunité d’une réunion du Med7, le 10 septembre, pour anticiper sa venue en Corse et arriver la veille afin de présider la cérémonie du 77ème anniversaire. S’il ne l’avait pas fait on le lui aurait reproché, à juste raison. Mais on a bien compris que la présence en Corse du chef de l’Etat avait pour motif la réunion du Med7. L’anniversaire de l’insurrection n’était donc pas l’objet premier de sa venue à Ajaccio.
La présence de quelque cent cinquante hommes de troupes, les porte-drapeaux et la suite qui accompagnait le président de la République avec ses ministres, ajoutée à l’obligation de se plier aux règles de distanciation …. toutes ces données et contraintes, avaient élargi considérablement le périmètre nécessaire à la tenue de la cérémonie. Un périmètre à l’intérieur duquel devait se tenir aussi le public constitué de quelques élus et invités, forcément peu nombreux pour la circonstance. Notre association y était représentée.
En conséquence, l’emplacement du monument de la Résistance était insuffisant pour contenir tout ce monde. L’ANACR 2A a dû se résoudre à honorer le monument dédié parun simple dépôt de gerbe, en tout début de matinée, hors la cérémonie officielle. Une cérémonie marquée par l’absence de discours présidentiel, un effacement qui a donné plus de relief encore à la lecture de la lettre-testament de Charles Bonafedi par Flavia Ricci du collège Fesch. C’était une proposition de l’ANACR 2A acceptée par les services de l’Etat. Peut-être que cette reconnaissance au plus haut niveau de l’Etat contribuera à la satisfaction d’une demande formulée il y a longtemps par notre association auprès de l’assemblée de Corse et du rectorat : que cette lettre soit lue et commentée par tous les scolaires de l’île, lors de leur première classe de la rentrée. En peu de mots, elle contient un condensé du message de la Résistance ; elle transcende tous les discours présidentiels et toutes les gloses. Ecrite par « Charlot » à ses parents, avant sa mort, en 1944, elle s’adresse à toutes les générations, celles de Corse et de tous les pays -un message universel. Comme est universel Le Chant des Partisans qui a clôturé la cérémonie, interprété en français et en langue corse – une marque de reconnaissance pour cette dernière, une première pour une visite présidentielle.