C’était, le 19 mars 2021, le 78ème anniversaire de la mort de Fred Scamaroni. La traditionnelle cérémonie s’est tenue devant le monument érigé à sa gloire sur le boulevard qui porte son nom.
Parmi les premiers à rejoindre De Gaulle à Londres.
Devant les autorités civiles et militaires et une assistance clairsemée – contraintes Covid obligent – Malika Beaurain de l’ANACR 2A a rappelé brièvement ce que fut la courte vie de celui qui se destinait à la carrière préfectorale mais que la guerre a jeté brutalement vers un autre destin parce qu’il avait fait le choix désobéir pour embrasser la cause de la Résistance ; il fut parmi premiers à rejoindre le général de Gaulle à Londres, trois jours seulement après entendu le célèbre appel. « Il offre son talent et la fougue de sa jeunesse au service de la Résistance, a rappelé Malika Beaurain. Charles de Gaulle, admiratif devant ses convictions, son esprit de sacrifice, la justesse de son jugement et son intelligence, lui accorde toute sa confiance et lui confie des missions périlleuses». Il participe à la tentative de rallier des territoires de ce qu’on nommait l’Afrique Occidentale Française. La mission échoue face aux troupes Vichystes. S’ensuit un séjour en prison. Mais dès sa libération, il rejoint la Résistance. Il rejoint à Londres à nouveau.
La mission Sea Urchin en Corse. Fatale.
Le général De Gaulle qui le charge alors d’une autre mission ; pour la Corse cette fois avec la mission Sea Urchin : créer « un réseau de renseignements dans son île natale, la soustraire aux visées d’annexion fasciste, y préparer le débarquement allié et en faire la première étape de la libération de la France ». Il avait déjà jeté les bases du réseau R2 auparavant mais son nouveau séjour clandestin lui sera fatal. Dans la nuit du 6 au 7 janvier 1943 il est débarqué clandestinement par un sous-marin près de Serra di Ferro, sur la plage de Cupabia. Dix semaines plus tard, il est arrêté et tout son réseau démantelé. Torturé, il ne parle pas et abrège son calvaire par son suicide. « […] sa dernière victoire sur le fascisme, dit M. Beaurain, Fred Scamaroni l’avait signée sur les murs de sa cellule : Je n’ai pas parlé ! Vive De Gaulle, vive la France. Ajaccio 19 mars 1943. Il avait seulement 29 ans. »
Résister aujourd’hui.
« 19 mars 1943-19 mars 2021, 78 ans nous séparent de et portant c’était hier … Jamais nous n’oublierons de rendre hommage à Fred Scamroni et ses compagnons d’armes grâce à qui nous sommes aujourd’hui des citoyens français libres. Lui qui ne cherchait ni les honneurs ni la lumière, lui le soldat de L’Armée de l’ombre éclaire notre chemin et celui de nos enfants. La mémoire de son sacrifice nous oblige à rester vigilant, chaque jour, afin que ne se reproduise pas cette barbarie ». Et pour conclure, Malika Beaurain appelle à ne pas rester passif : « Il nous faut agir, et vite ! En pensées mais aussi en paroles et surtout par des actes afin que ceux qui ont sacrifié leurs vies, comme Fred Scamaroni et tant de millions d’hommes et de femmes, ceux-là n’aient pas honte de nous. « Vous ne savez ce que c’est que l’honneur avait demandé Fred Scamaroni à ses bourreaux ? » » L’interrogation vaut pour nous aussi. Et elle conclue : « C’est à nous aujourd’hui que revient le devoir de servir cette liberté si chèrement payée. »
A.P.
78ème anniversaire de la mort de Fred Scamaroni.