L’Alta Rocca était un lieu stratégique où ils avaient installé leur quartier général. Et c’est au prix de durs combats que la Résistance parvint à les en chasser.
Le musée de la Résistance à Zonza offre au public une vitrine de ce que furent la Résistance et les combats libérateurs en Corse et plus particulièrement dans l’Alta Rocca. Le site web du musée : http://www.musee-resistance-zonza.fr/index.html
LE PARCOURS MÉMOIRE, LA VISITE DU MUSÉE DE ZONZA
Le matin, les élèves sont répartis en groupes qui alternent entre la visite guidée (gratuite) du musée et la projection d’un diaporama qui place dans son contexte les combats de l’Alta Rocca. A la mi-journée, le monument de la Résistance à Ciniccia est le lieu du pique-nique par beau temps ; à défaut, le pique-nique est pris dans le boulodrome de Zonza.
En fonction du temps imparti – heures de départ et d’arrivée à l’établissement scolaire -, et du parcours possible du car, des haltes sont programmées sur l’itinéraire : 1/Vers le col de Saint-Eustache (entre Ajaccio et Zonza), d’où l’on voit le terrain de parachutage de Siò (nom de code Fouine). 2/Au « château » de Quenza, quartier général des troupes allemandes. 3/A Levie, sur la tombe de Jeannot Pandolfi, jeune résistant qui avait 16 ans quand il fut mortellement blessé pendant les combats. 4/Au tunnel d’Usciolu, entre Sotta et Levie, théâtre de combats, où les Résistants ont affronté une colonne allemande lourdement armée.
La visite est d’autant plus instructive qu’elle a été préparée en classe auparavant. À cet effet, les professeurs disposent du site du musée (voir ci-dessus) et d’un questionnaire qui doit attirer l’attention des élèves sur quelques centres d’intérêt. Ce questionnaire est disponible sur demande à l’ ONACVG
L’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (Corse-du-Sud) : ONACVG Mme Angelica Catellaggi. L’Association des Anciens Combattants et Amis de la Résistance (Corse-du-Sud) ANCR 2A Mme Andrée Vesperini. ANACR 2A Important. Les accompagnants doivent être présents durant tout le parcours-mémoire. Les animateurs qui accueillent la classe ne peuvent ni ne doivent s’y substituer. * L’ONACVG prend en charge, les frais de transport dans la limite du budget qui lui est alloué.
18, avenue Colonel Colonna d’Ornano. BP 271.
20181 AJACCIO Cedex 1
Tél. : 04 95 21 42 81
Maison du Combattant.
1, boulevard Sampiero
20000 AJACCIO
Tél. : 06 80 05 94 60
9 SEPTEMBRE 1943, L’APPEL L’INSURRECTION
Depuis le 11 novembre 1942, Toute la France est occupée. Les troupes italiennes, 80.000 hommes environ, occupent (en mauve sur la carte) le Sud-est et la Corse. En juillet 1943, les alliés anglo-américains débarquent en Sicile. L’Italie, alliée de l’Allemagne vacille. Le Duce, Mussolini, est démis de ses fonctions et emprisonné le 25 de ce mois. Quelques semaines plus tard, les Alliés prennent pied sur le continent italien en Calabre et à Naples. L’Italie fasciste capitule le 5 septembre. L’annonce en est faite le 8 septembre au soir.
Aussitôt, en Corse, le Front National de la Résistance lance l’ordre d’insurrection. Il s’érige en Conseil de préfecture, proclame son attache-ment à la France libre et demande à la population de libérer l’île de l’occupant allemand. La majorité des troupes italiennes veut rester neutre alors que les Résistants sollicitent leur aide pour chasser les Allemands qui sont des milliers déjà présents en Corse depuis la fin du printemps, auxquels s’y ajoutent quelque 30.000 autres qui arrivent de Sardaigne.
Durant les quelques jours qui suivent l’ordre d’insurrection, et en attendant l’armée française, les patriotes corses affrontent donc pratiquement seuls, et avec des armes légères l’occupant allemand doté, lui, de matériel puissant et bénéficiant de l’aide de son aviation. Parfois, quelques unités italiennes, avec leurs armes lourdes, leur apportent un concours mesuré mais précieux et décisif. Il faut tenir les cols pour empêcher l’ennemi de pénétrer ; reprendre les crêtes qui dominent Bastia, notamment à Teghjme, trop vite abandonnées par les Italiens.
Aussitôt connue la nouvelle de l’insurrection corse, et bien qu’il ne l’ait pas voulue, l’état-major d’Alger décide de la soutenir. Mais avec les seuls moyens français parce que les troupes Anglo-américaines sont engagées sur le continent italien. D’Algérie arrivent des unités du Bataillon de Choc qui s’illustreront dans les durs combats du sud de l’île et de la plaine orientale. Ils sont rejoints par les spahis et les goumiers marocains qui combattront vaillamment, notamment sur les hauteurs de Bastia.
LES COMBATS DE L’ALTA ROCCA.9-17 SEPTEMBRE 1943
Les troupes françaises commencent à arriver à Ajaccio le 13 septembre mais ne se déploieront qu’à partir du 17 septembre pour épauler les patriotes. Au total, ce sont quelques 6 500 soldats de l’armée française qui seront débarqués pour harceler et chasser les Allemands : les Allemands déjà présents dans l’île cet été 1943, et ceux qui, arrivant de Sardaigne transitent par la Corse pour se rendre sur le front en Italie. L’intérêt stratégique de l’Alta Rocca, s’explique par sa position au croisement de nombreuses routes en réseau qui permettent l’accès aux cités du sud, des passages de la côte est à celle d’ouest ainsi que du nord au sud par le col de Verde. C’est ce qu’avaient compris les Allemands qui avaient installé à Quenza, outre leur quartier général avec un hôpital de campagne. Environ trois cents SS y sont stationnés avec deux pièces d’artillerie de 20 mm. Ils avaient stockés 600 000 litres d’essence et 200 tonnes d’armes et munitions.
COL DE BACINO, TUNNEL DE L’USCIOLU,
LIVIA, LE COMBAT FRONTAL CONTRE LA COLONNE ALLEMANDE
Dès le 8 au soir, les Résistants harcèlent les troupes allemandes. Quelques jours après, ils font sauter le dépôt de Quenza. Alors une colonne allemande vient à la rescousse : plus de deux mille hommes, une centaine de véhicules dont cinq chars lourds. Les barrages dressés sur leur route par les Résistants ne résistent pas ; la bataille est frontale au tunnel de Bacino. La colonne allemande passe néanmoins et atteint Livia non sans mal, avec des pertes encore. Mais elle ne s’attardera pas dans le village et rebroussera chemin. Le 17 septembre, l’Alta Rocca est débarrassée de l’occupant allemand. Bilan : 11 Résistants morts, 10 soldats italiens morts et environ 250 soldats allemands. L’état-major allemand a compris que ses troupes ne pouvaient pas espérer la neutralité des patriotes corses pour s’installer dans l’île pour en faire une base arrière afin d’aider leurs troupes sur le front italien. Le harcèlement des Résistants durant ces premiers combats les a vite convaincus de ne pas rester en Corse. Après de durs affrontements, les derniers soldats allemands quittent Bastia le 4 octobre. Ils avaient perdu un millier d’hommes et beaucoup de matériel qu’ils n’ont pu embarquer. Les Résistants eurent à déplorer plus de cent morts dans les combats de la Libération, l’armée française environ 80 et les troupes italiennes plusieurs centaines (Selon les sources, entre 242— Gén. Gambiez et H. Chaubin- et 637– Gén. Magli).
Général Henry Martin, Commandant l’armée française de Libération de la Corse : « J’ai souvent cité en exemple la farouche résolution des gens de Lévie. Elle a grandement contribué à l’arrêt de la poussée allemande vers la côte occidentale puis à la décision d’évacuation totale. » Levie. Citation à l’ordre de l’armée (Extraits) Village héroïque du Haut Sartenais à la pointe du combat.[…] Malgré les contre-attaques, l’exécution de deux patriotes et l’ultimatum allemand menaçant de raser le village, les patriotes se sont maintenus sur le terrain au prix de dix morts et plus de cent blessés avant l’arrivée des Forces Française Libres. Général Mollard, gouverneur militaire de la Corse : « Le combats auxquel vous avez participé si bravement et si spontanément ont été le plus bel acte, le plus pur de la libération de la Corse et je suis intimement persuadé que cette action a été déterminante sur la décision prise par les Allemands d’évacuer rapidement la Corse. ».