La profanation du Mont Valérien a suscité de nombreuses réactions d’indignation chez les démocrates. A Ajaccio, le Parti communiste a pris l’initiative d’ un dépôt de gerbes au commencement de la rue Gabriel Peri, un des fusillés du Mont Valérien, exécuté le même jour que Lucien Sampaix, ; tous deux journalistes du journal L’Humanité, exécutés le 15 décembre 1941. Coïncidence : la maison des jeunes et de la culture d’Argenteuil (Val d’Oise) qui portait le nom de Gabriel Peti vient d’être débaptisée par le maire LR de la ville, Georges Mothron.
Communiqué de l’ANACR.
Le Mont-Valérien est un haut-lieu de notre mémoire nationale. C’est dans son Mémorial que sont inhumés 16 «Morts pour la France» lors de la Seconde Guerre mondiale : soldats de 1940 tués à l’ennemi, Français et coloniaux, combattants de la France Libre métropolitains et des colonies, Résistants de l’Intérieur, combattants de l’Armée d’Italie et de la 1ère Armée de la Libération, prisonniers assassinés par les Allemands et les Japonais ; parmi eux deux femmes, deux Compagnons de la Libération. Un troisième, le dernier des Compagnons, Hubert Germain, 17ème inhumé dans la crypte, y étant entré le 11 novembre dernier.
Attenante au Mémorial, la «Clairière des fusillés» fut le lieu de martyre de plus de 1000 otages et Résistants, assassinés là de mars 1941 à août 1944 par les nazis et dont les noms sont inscrits sur le monument commémoratif. C’est ce haut-lieu de notre mémoire nationale qui a été profané dans la nuit du 13 décembre par une inscription qui ne serait d’abord qu’imbécile si elle n’avait été apposée que sur un anonyme mur mais qui, au Mont-Valérien, prend un caractère ignoble, l’utilisation de la graphie nazie des deux lettres SS finales soulignant par ce fait la filiation idéologique de ses auteurs.
Cette profanation vient hélas après d’autres, telle celle que connut le Mémorial d’Oradour-sur-Glane le 22 aout 2020. Tout naturellement les auteurs de ces profanations que l’ANACR, heureusement aux côtés de bien d’autres, condamne, doivent être recherchés et, s’ils sont identifiés, sévèrement punis. Mais de tels méfaits s’inscrivent à la fois dans une méconnaissance de ce que fut le fascisme dans l’entre-deux guerres et pendant la Seconde Guerre mondiale, avec ses crimes inhérents, mais aussi dans une résurgence croissante de propos tenus en toute connaissance de cause de manière contemporaine par ses héritiers, avoués ou inavoués, notamment par des discours xénophobes et antidémocratiques qui se diffusent largement. Cela souligne ô combien la transmission de la mémoire de ce que furent la réalité du fascisme au pouvoir et le combat que menèrent contre lui les antifascistes, tels les Résistants, s’inscrit pleinement dans le combat démocratique. C’est le combat de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR).
Le 14 décembre 2021
L’ANACR