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Actualités Hommage à Hammadi Bouakkaz

28 janvier 2022
Cérémonie Bouakkaz. Bonifacio

Le 26 janvier 1944, mourrait au champ d’honneur le sous-lieutenant Hammadi Bouakkaz. En ce 26 janvier 2022, jour anniversaire, une cérémonie a été organisée à Bonifacio pour dévoiler une plaque qui rappelle le souvenir de celui qui avait épousé Jeanne d’Arco, une Bonifacienne qu’il avait connue et épousée durant son séjour à la caserne Montlaur, entre 1934 et 1936. C’est devant la caserne, sur la place qui fait face à l’Eglise Saint-Dominique, que la cérémonie a eu lieu en présence de membres de sa famille. Tour à tour, sa fille aînée Odette et les autorités civiles et militaires – Mr Jean-Charles Orsucci, maire de la ville ; Mr Jacques Vergellati, directeur de l’Office national des Anciens combattants et victimes de guerre (2A) ; Mr Raoul Pïoli, président des Anciens Combattants (2A) et Mr Arnaud Gillet, sous-préfet de Sartène – tous, ont pris la parole pour rendre hommage à Hammadi Bouakkaz mort héroïquement lors de l’assaut du Belvédere, une des plus dures batailles de la campagne d’Italie. Le maréchal Juin dans ses mémoires, le général Monsabert et d’autres acteurs de la campagne d’Italie ont fait le récit des exploits du Corps Expéditionnaire Français d’Italie auquel appartenait le sous-lieutenant Bouakkaz dont le nom est souvent évoqué. L’historien Jean-Christophe Notin1La campagne d’Italie. Ed. Tempus.2002. pp. 315, 316 raconte lui aussi ce que furent les dernières heures de Hammadi Bouakkaz et sa mort héroïque.

Insigne du CEF
Insigne CEF

 » Sur tout le massif Belvédère, la pluie, la nuit, les tirs de mortier, le manque de munitions et la faim arrêtent la progression française. Au 2ème bataillon tunisien, sans cesse pilonné, le commandant Berner, atteint par un éclat d’obus, a dû céder le commandement au capitaine Léoni. Les premiers renforts arrivent. Côté Jordy, ce sont les sections de Bouakkaz et Nicolas qui débouchent du ravin Gandoët. Deux compagnies du bataillon Bacqué, jusqu’alors demeuré en réserve, celle de Carré et Lartigau, sont également envoyées pour soutenir celle de Gandoët et Berne. […] Les cœurs battent à toute vitesse, les fesses se serrent comme d’étau, le sang se fige dans les veines, nous sentons comme une main qui nous serre la nuque, la salive coule par les commissures des lèvres, les dents sont bloquées à l’extrême, l’œil est fixe, les ongles labourent la pierre comme des griffes de fauve, le souffle est court et saccadé, la pensée est absente, la peur ancrée, l’abrutissement est total2Maurice Jolly. Mémoire de guerre […] « Nous piétinons des cadavres, des nôtres, l’un sans tête et les entrailles étalées … Atteindre la crête noire qui nous sépare du ciel ».3Extraits du carnet trouvé sur le corps du capitaine Carré, tué le 30 janvier 1944

 

Cérémonie Bouakkaz Bonifacio?. Dévoilement-plaque

Le lendemain, l’assaut doit reprendre. Cette fois, la cible est le Colle Abate composé de côtes jumelles 862 et 915, juste au-dessus du Belvédere. Au 2ème bataillon, le capitaine Isaac passe les consignes : « abandonnez tout ce qui peut gêner la progression : les sacs à dos, couvertures, capotes, toiles de tente, outils individuels qui ne servent pas mais prenez le maximum de munitions. »4Témoignage d’André Thiébaud à l’auteur. Sur leur droite, au 3ème bataillon, les 10ème et 11ème compagnie qui ont emprunté le ravin Gandoët la veille s’élancent aux cris de « Allah ! Inch’Allah ! » qui terrorisent l’ennemi. Le commandant Gandoët lui-même les a rejoints avec tous les hommes qu’il a pu rassembler, mais sans eau ni ravitaillement, les mules ayant tardé à arriver. Une pente très exposée les sépare du Colle Abate où le sous-lieutenant Bouakkaz s’est promis d’arriver en tête. Il emmène sa section, quand une balle lui traverse le crâne. Aussitôt ses hommes placent son corps sans vie sur un fusil qu’ils tiennent à deux, et couvrent ainsi les derniers mètres. »

L’hommage du maréchal juin au Corps Expéditionnaire Français d’Italie
Le maréchal Juin

« Deux mois d’offensive ininterrompue et de durs combats vous ont conduits des rives du Garigliano au cœur de la Toscane en passant par la Ville éternelle […]. Renouvelant les exploits accomplis sur ce même sol par tant de héros de notre race, vous avez hâté l’heure de la Libération et projeté, sur le monde étonné, l’image de l’Armée française renaissante, intervenant sur le front d’Italie comme facteur déterminant de victoire. Le Général De Gaulle vous l’a dit : vous avez bien mérité de la Patrie. Je m’incline pieusement devant tous nos morts et salue vos drapeaux et étendards aujourd’hui chargés de gloire. […] Vous resterez marqués du signe victorieux du C.E.F., cette magnifique entité française dont toute ma fierté sera d’avoir été l’animateur et le chef. »

 

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