Né le 15/07/1918 au Havre (76610, Seine Maritime), décédé le 30 avril 2011 à Six Fours les Plages (83140, Var).
Membre de l’équipage héroïque du sous-marin Casabianca depuis 1942 (matricule 446.T38) en qualité de matelot, puis quartier-maître. Rescapé du sabordage de la flotte française à Toulon, le 27 novembre 1942, son sous-marin a pu rejoindre Alger où les Alliés avaient débarqué le 8 novembre. Robert Cardot participa aux missions du Casabianca, en Corse notamment pour acheminer hommes, armes et munitions. Par un concours de circonstances, lors du deuxième débarquement à Arona (Entre Piana et Cargèse), il est contraint de rester à terre avec l’équipe de la mission. Sa clandestinité dans le maquis corse dura jusqu’à la mi-mars 1943 quand il pu rejoindre l’équipage du sous-marin, au large de Canella, pour la suite des missions du « Casa ».
La décision commune de refuser le sabordage du Casabianca (27 novembre 1942)
Entre avril et juin 1942, une pièce défectueuse contraint le submersible à une réparation à l’arsenal de Toulon. Réparé, il devait rejoindre Madagascar mais le débarquement des Alliés en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 modifie le cours de son histoire. En réaction, Allemands et Italiens, occupent la zone dite libre. Le Sud-Est et dévolu aux Italiens mais Toulon passe aux mains des Allemands. L’équipage du Casabianca, aux ordres du Commandant L’Heminier, refuse d’exécuter l’ordre de sabordage et parvient à fuir malgré les filins qui ferment le port, et malgré les bombardements aériens ; ils ne seront que quatre autres navires à fuir avec lui. Le Casabianca rejoint Alger.
La participation au transport d’agents secrets en Corse (11-19 décembre 1942)
Aussitôt arrivé à Alger, le submersible repart la Corse pour y déposer quatre hommes de la mission Pearl Harbour. Arrivé au large des côtes corses, à Topiti, entre Cargèse et Piana, le soir du 13 décembre 1942, à partir de minuit, le sous-marin commence à convoyer les hommes et matériels à terre. Robert Cardot est volontaire avec trois autres sous-mariniers, Lassere, Lionnais et Vigot, désignés pour accompagner ces civils sur le rivage corse. Le 15 décembre à 23 h.00 avec du matériel. Les trois sous-mariniers désignés vont déposer le matériel sur le rivage mais ne reviennent pas à bord. Un mer formée et leur youyou brisé les en empêchent. Ils n’ont donc pu regagner leur submersible et ont rejoint les agents de la mission. Un des agents secrets, qui est américain et devait de toute façon regagner le Casabianca, y parvient à la nage et informe l’équipage de l’incident.
La première importante livraison d’armes en Corse (5-6 février 1943)
Le 1er jour de février 1943, à 20 h., le sous-marin appareille, d’abord en direction des Côtes de Provence. Le 4 février, sur la plage de Cavalaire, il dépose trois agents avec leur valise et matériel radio. Puis, le sous-marin fait route vers la Corse et arrive devant la plage d’Arone, au sud du village de Piana. Le commandant sollicite les hommes d’équipage pour accompagner jusqu’au rivage, deux autres nouveaux agents : l’adjudant-chef Michel Bozzi et le radio Jean Chopitel dit Tintin. Robert Cardot, et Peul Asso, un autre mécanicien, le quartier-maître, sont choisis parmi les volontaires par l’officier ingénieur, Lucien Kermeur. Le 5 février, ils prennent place sur un youyou pour y déposer les deux agents mais une fois encore, le youyou s’ensable. Du sous-marin, l’équipage ne voyant pas de signal de retour par lampe torche au bout de 2 h., conclut que leurs deux matelots sont restés avec l’équipe de réception à terre.
Le lendemain, Robert Cardot, avec Paul Asso, avec les résistants à la réception, ilsretrouvent leurs trois autres camarades, les sous-mariniers qui n’avaient pu rejoindre le Casabianca le 14 décembre. Ils regagnent, avec eux, la maisonnette-refuge « A Martinella » où les armes ont été stockées. L’un d’entre eux, malencontreusement, cogne la crosse de sa mitraillette contre une caisse d’armes. Une rafale passe au-dessus de sa tête et de celle d’Asso. Robert Cardot va suivre durant un mois, comme ses quatre autres camarades, une vie clandestine à Marignana dans la bergerie U Solognu de la famille Nesa. Pour leur séjour imprévu il faudra leur fournir faux papiers et cartes d’alimentation afin de sécuriser leur présence en Corse.
La vie de clandestin dans le maquis (7 février-10 mars 1943)
Les jours suivants, il participe à la répartition temporaire des stocks d’armes dans trois caches près de la bergerie. Il fait la connaissance par ce biais de la vie de berger corse et de maquisard. Dès lors, une vingtaine de résistants y est hébergée et nourrie ; elle est constituée principalement de polenta corse et fromages. Un plan de défense du refuge est mis au point. Toutes les possibilités d’attaque de l’ennemi sont étudiées : relevé de tous les chemins d’accès à la bergerie, points avancés de défense, repérage au sommet du mont Rao d’un plateau pouvant servir à d’éventuels parachutages.
Le retour à Alger (10-21 mars 1943)
Comme les autorités d’Alger, en accord avec le chef de la mission Pearl Harbour, décident le rapatriement de deux de ces agents : Toussaint Griffi et Laurent Preziosi qui ont accompli leur mission. Le moment est venu pour Robert Cardot et les quatre autres sous-mariniers de rejoindre l’équipage du Casabianca. La date d’arrivée du sous-marin est prévue pour les premiers jours de mars. Le lieu est rapidement décidé, car c’est celui qui avait été étudié pour le projet d’enlèvement d’un général italien par l’équipe « militaire» du résistant Jean Nicoli : c’est l’anse de Cannelle au sud de Solenzara. Parvenus à bord du Casabianca, le plus haut gradé du groupe, l’enseigne de vaisseau, Lasserre, informe, pour sa part, le « pacha », des renseignements précieux qu’ils ont obtenus sur le trafic maritime. Le 21 mars, le Casabianca, après de longues opérations de torpillage, accoste dans le port d’Alger pour débarquer les agents et repart à Oran pour un carénage de deux mois.
Le retour à Alger (10-21 mars 1943)
Comme les autorités d’Alger décident, en accord avec le chef de la mission Pearl Harbour, le rapatriement de deux de ses agents : Toussaint Griffi et Laurent Preziosi qui ont accompli leur mission. Le moment est venu pour Robert Cardot et les quatre autres sous-mariniers de rejoindre l’équipage du Casabianca. La date d’arrivée du sous-marin est prévue pour les premiers jours de mars. Le lieu est rapidement décidé, car c’est celui qui avait été étudié pour le projet d’enlèvement d’un général italien par l’équipe « militaire » du résistant Jean Nicoli : c’est l’anse de Cannelle au sud de Solenzara.
Parvenus à bord du Casabianca, le plus haut gradé du groupe, l’enseigne de vaisseau, Lasserre, informe, pour sa part, le « pacha », des renseignements précieux qu’ils ont obtenus sur le trafic maritime. Le 21 mars, le Casabianca, après de longues opérations de torpillage, accoste dans le port d’Alger pour débarquer les agents et repart à Oran pour un carénage de deux mois.
La participation aux autres missions en Corse
Le sous-marin sera de retour en Corse début juillet à pour y débarquer, sur la plage de Saleccia, entre Les Agriates et St-Florent, un important stock d’armes et de munitions. il répète l’opération, fin juillet au même endroit.Pour sa dernière mission clandestine en Corse, il doit déposer des armes et embarquer pour Alger Arthur Giovoni, un des cinq plus hauts dirigeants du Front National. L’opération a lieu le 6 septembre à Capo di Feno, une plage au nord d’Ajaccio. L’opération suivante, c’est l’accueil triomphal du sous-marin dans le port d’Ajaccio. Ce 13 septembre à 1 h. 30 de la nuit, débarquent les 109 premiers hommes du 1er bataillon de choc.
La participation à cinq autres missions en Méditerranée
Le Commandant L’Herminier hospitalisé après les missions sur la Corse, le commandement est confié au second, Henri Bellet, Cardot participe à une douzaine de missions effectuées par le Casabianca, notamment pour la destruction de navires allemands, ceci jusqu’aux rives de l’Espagne, Le 20 juin retour à Alger à 8h de sa dernière mission en Méditerranée. Le sous -marin est envoyé à Philadelphie (E.U) pour réparation. Le 30 mars 1945, arrivé à Casablanca, c’est le début de la dislocation de l’équipage. Cardot a peut-être quitté le Casabianca, ce jour-là, avec une partie de l’équipage qui regagne la France par petits groupes. Le sous-marin reviendra à Toulon le 29 septembre 1945 où son odyssée se termine auréolée de ses belles pages d’histoire de la Marine française, avec tous les honneurs rendus.
Robert Cardot, qui s’était pris de sympathie pour la Corse, y fixe sa résidence secondaire. Souvent il représente l’équipage du Casabianca durant les cérémonies et les commémorations de la Résistance corse. Il décède le samedi 30 avril 2011, à Six Fours les Plages dans le Var, commune de sa résidence principale. Une plaque sur le chemin de remontée de la plage d’Arone atteste de sa participation à la prise en charge des caisses d’armes livrées par le sous-marin Casabianca, le 6 février, avec les noms de tous les résistants qui sont intervenus sur cette plage.
Georges Preziosi
DÉCORATIONS :
6 Décorations pour faits de guerre :Médaille Militaire – Médaille de la Résistance – Croix de guerre avec Étoile d’Argent (5 citations) – Médaille des Évadés – Chevalier de la Légion d’Honneur « Au péril de leur vie » – Officier de l’Ordre National du Mérite.
Sources : Articles de presse. Photos d’archives familiales.
Casabianca. Jean L’Herminier. Ed. France-Empire.
Première mission en terre occupée. Toussaint Griffi et Laurent Preziosi.. Ed L’Harmattan.