Guy VERSTRAETE est né à Londres le 7 février 1918 de parents belges, 3ème des cinq enfants de la fratrie. Il fait des études au Collège Albert 1er à Bruxelles puis entre à l’Ecole Supérieure de Navigation (de la marine marchande). Il débute sa carrière en qualité d’officier cadet sur un bateau école. Puis sa vie de marin le mène de New-York au Congo en passant par la Mer du Nord, l’Afrique et l’Amérique Centrale.

Pendant la guerre

La France est vaincue en juin 1940. Le cargo sur lequel il navigue en cet été 1940 se trouve « piégé » à Dakar par les Vichystes. L’équipage aussi. Après de multiples tentatives d’évasion, il réussira enfin le 18 juin 1941 à rejoindre la Gambie sur un canot. De là, il part pour Londres. Il s’enrôle dans les services secrets britanniques M.I.6. Durant sa formation, en sautant en parachute,  il se blesse à la jambe et ce n’est qu’en avril 1942 qu’on lui confie sa première mission : faire du renseignement à Oran, en Algérie, en vue du  prochain débarquement des Alliés. Le débarquement a lieu le 8 novembre 1942. Début 1943, le service secret d’espionnage I.S.L.D. (Inter Service Liaison Department M.I. 6) monte une opération en collaboration avec le B.C.R.A. (Bureau Central de Renseignement et d’Action). Sa mission, la mission Frederick : recueillir des informations sur le dispositif militaire des Italiens dans le sud-ouest de la Corse. Guy VERSTRAETE, débarqué avec son poste radio émetteur est accompagné de deux Corses recrutés à Alger : Antoine COLONNA D’ISTRIA,  chef d’entreprise, et Charles Simon ANDREI, instituteur, le chef de la mission.
Le sous-marin anglais « Saracen », parti d’Alger le 7 février, débarque la « Mission Frederick » trois jours après, à Cupabia, au nord de Propriano, à l’endroit même où a débarqué un mois plus tôt la mission « Sea Urchin » de Fred SCAMARONI. Avec l’aide et la complicité de parents et amis, les trois hommes accomplissent leur mission jusqu’à ce que le petit réseau tombe, victime d’une dénonciation. Pendant deux mois, grâce au poste radio émetteur de VERNUGE,  Alger a pu obtenir  les informations précieuses recueillies sur le dispositif ennemi.
VERSTRAETE et ANDREI sont arrêtés le 12 avril 1943, alors qu’ils préparaient l’arrivée d’un sous-marin Allié. Après un séjour dans un cachot de la citadelle d’Ajaccio, ils sont envoyés à Bastia où le Tribunal Militaire Italien les condamne à mort. Ils sont fusillés le 6 juillet 1943 à 17 heures. A cause des tortures subies VERSTRAETE qui ne tient plus debout est assis, attaché sur une chaise, face au peloton d’exécution. Avant de mourir il s’écrie : « Vive la France ». Il avait 25 ans.

Antoine POLETTI
D’après le livre de Terry HODGKINSON « Frederick, la mission oubliée »