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Archives : éditoriaux Le décès de Louis Cortot, un héros ordinaire

6 mars 2017
Louis Cortot, président de l’ANACR est décédé le 5 mars à Paris. C’était un des derniers Compagnons de la Libération. Il laisse le souvenir d’un homme affable et modeste, le souvenir d’un homme fidèle à ses engagements de jeunesse jusque dans le derniers moments de sa vie.

COMMUNIQUÉ DE L’ANACR

C’est avec une très profonde tristesse, avec une peine immense, que nous devons vous faire part de la disparition de notre ami, de notre camarade, de notre président Louis Cortot, décédé dimanche matin 5 mars à l’hôpital des Armées Begin. Louis, Compagnon de la Libération, Grand Officier de la Légion d’Honneur, était, chacun a pu s’en rendre compte, un homme d’une grande modestie, d’une grande simplicité, chaleureux, d’un dévouement à l’ANACR à la mesure de celui qui fut le sien dès qu’à 16 ans il s’engagea début 1941 dans la Résistance, dont jusqu’à ses derniers jours il fut un défenseur de la mémoire, un combattant pour ses valeurs, son représentant emblématique en premier lieu auprès des jeunes générations.
Un ami, un camarade, un Résistant éminent, un Grand Monsieur, n’est plus, la perte pour nous tous, pour l’ANACR, est immense, nous aurons à lui rester fidèles en poursuivant son combat, en ayant présent à l’esprit son exemple.

Pierre Martin,  président de l'ANACR et Jacques Varin, secrétaire de l'ANACR

COMMUNIQUÉ DU PALAIS DE L’ÉLYSÉE

Louis Cortot, un Compagnon de la Libération avait voulu transmettre aux nouvelles générations l'esprit de la Résistance. A 16 ans, il s'était engagé contre l'occupant dans la Résistance. Il avait risqué sa vie comme agent de liaison entre les groupes FFI de la région parisienne. Il avait été grièvement blessé dans les combats pour la libération de Paris. Toute sa vie, Louis Cortot est resté fidèle aux idées du Conseil National de la Résistance.
Le 8 mai 2015, il avait remis les prix du Concours national de la Résistance et de la Déportation, il nous avait livré son dernier message : "rester vigilants, ne jamais accepter les injustices, agir, non pas parce qu'on est sûr de réussir, mais parce que c'est juste". Ces mots résonnent plus que jamais aujourd'hui.
Je m'associe à la douleur de sa famille et de ses proches.

François Hollande

Biographie de Louis Cortot.

Né le 26 mars 1925 à Sombemon en Côte-d’Or dans une famille ouvrière venue en 1937 s’installer en Région parisienne, il fréquenta peu avant-guerre un club d’aviation populaire et étudia dans une école professionnelle de Suresnes avant de devenir ajusteur.
A peine âgé de 16 ans, Louis Cortot rejoignit la Résistance à l’Occupation et au régime de Vichy début 1941 au sein de l’Organisation Spéciale (O.S.), qui sera une composante fondatrice des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF).
Après avoir commencé son action de Résistance par la récupération d’armes, le sabotage de lignes téléphoniques et des distributions de tracts, il va confectionner dans l’usine où il travaille des bombes qui serviront aux actions armées auxquelles il va participer, tels le déraillement d’un train de tanks fabriqués aux usines Renault, un sabotage de transformateur-disjoncteur à Issy-les-Moulineaux en mai 1942, le grenadage d’un convoi de jeunesses hitlériennes à Trappes, la destruction en juillet 1942 d’un bureau du Rassemblement national populaire (RNP) à Boulogne-Billancourt, puis celle à Courbevoie d’un bureau d’embauche d’ouvriers français volontaires pour le travail en Allemagne
En janvier 1944, il participe à l’implantation d’un maquis FTPF à Saint-Mammès et, à partir de mai, il est chargé des liaisons entre les états-majors FFI de Seine-et-Marne et de Paris. C’est lors d’une de ces missions de liaison que, le 26 août 1944, lors des combats de la Libération, il sera très grièvement blessé à la face à Lieusaint en Seine-et-Marne, par des éclats de balles explosives, perdant un oeil.

Le 11 novembre 1944, il est décoré sous l’Arc-de-Triomphe de la Croix de la Libération par le général de Gaulle.
Retourné à la vie civile, il fera à partir de 1947 toute sa carrière dans l’industrie aéronautique.
Toute sa vie fidèle aux idéaux de la Résistance dont il poursuivit les combats, engagé dans le travail de transmission de la mémoire des combats et des valeurs de la Résistance, il inscrivit son action au sein de l’Ordre de la Libération, dont il était devenu en décembre 2010 membre du Conseil de l’Ordre et de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR), dont il était depuis 2004 président national.

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