La lettre adressée par les ANACR de Corse à la Fondation de la Résistance (éditorial novembre 2009) a suscité une réponse de la Fondation de la France Libre qui, elle, a élaboré le dossier objet de nos critiques. Nous n’en n’avons jamais douté : il n’y avait aucune intention discriminatoire dans la disparition de la Corse de la carte de France publiée dans ce dossier. Mais notre compatriote, Monsieur CAITUCOLI, Vice-président et Secrétaire Général de la Fondation qui nous fait la réponse, comprend (et il l’écrit avec sincérité) l’irritation de la grande majorité des Corses de savoir oubliée leur Résistance. Nous publions cette réponse de la Fondation qui nous satisfait pleinement.
J’ai bien reçu votre courrier du 5 novembre dernier (NDLR : éditorial novembre) qui a retenu particulièrement et à divers titres notre attention.
Vos reproches sont parfaitement pertinents et je regrette d’autant plus les nombreux manquements ou erreurs que vous signalez que je suis, de fait, le responsable de ce numéro de notre revue, consacrée au Concours National de la Résistance et de la Déportation dont notre Fondation a la responsabilité en 2010.
C’est en effet, au titre de la Fondation de la France Libre, que je représentais, que le choix du concours a porté sur le thème de l’Appel du Général de Gaulle du 18 juin, ce qui avait pour conséquence la prise en charge du document pédagogique. Celui-ci est réalisé par une large équipe à laquelle participe une dizaine d’associations ou fondations représentant la Résistane intérieure, des représentants de plusieurs musées, et autres personnalités. Notre Fondation n’avaient que deux représentants, dont moi-même, de façon épisodique. Ce document est une somme importante de travail qui nous a mobilisés, en sus de nos lourdes responsabilités.
Les explications que je vais tenter de vous donner, qui n’excusent rien, sont celles d’un travail exécuté avec bonne volonté et sans intentions discriminatoires.
* D’une manière générale, en effet, les participants ne se sont référés qu’à la libération du territoire métropolitain, ce qui est évidemment une grave erreur. La libération de la Corse aurait du être rappelée, d’une part en raison de la participation essentielle de la Résistance corse pour chasser Italiens et Allemands, et d’autre part parce que nombreux, ensuite, sont ceux qui se sont engagés dans les Forces Françaises Libres.
L’omission de la page 47 et impardonnable, mais découle de l’observation précédente.
* La disparition de la Corse de la carte de France n’est aussi, hélas, pas acceptable et vous avez raison de la dénoncer avec force. Mais la condamnation de cette omission remonte plus loin, car la carte utilisée a tout simplement été reprise sur un autre ouvrage, « La France au combat » (qui parle longuement de la libération de la Corse -page 450 à 453).
En vous remerciant pour votre vigilance et en vous demandant de bien vouloir nous excuser pour ces graves, mais involontaires, erreurs, je vous prie d’agréer l’expression de mes bien sincères sentiments.
Georges CAITUCOLI
Membre du Haut Conseil de la Mémoire Combattante
Grand Officier de la Légion d’honneur
Grand Croix de l’Ordre National du Mérite