Né le 30 mars 1899 à Chambéry, ville où il fera ses études au lycée. Son père est colonel d’infanterie. Il commence sa vie professionnelle à Marseille et la poursuit avant la guerre à Ajaccio comme entrepreneur de travaux publics . Mobilisé à Corte en 1939 dans un régiment d’artillerie, il refusera l’armistice et se rapprochera de la Résistance insulaire. Patriote fervent, il est fièrement ancré dans la mouvance gaulliste. Un lien de parenté le rattache au général de Gaulle.

Pendant la guerre

Sa troisième épouse est corse. Parfaitement informée de ses activités de résistant, elle lui apporte son appui en recevant, hébergeant des patriotes et elle n’ignore pas qu’il cache des armes depuis 1940 et pendant l’Occupation. Sous le pseudonyme « Lorraine », il contribue à la mobilisation des énergies aux actions de renseignements, d’armement des patriotes, de repérages de terrains de parachutage.
Le Front national lui confie en Corse Sud la responsabilité de la réception, du transport et des caches d’armes reçues d’Alger. Il fait l’objet, dès 1940, d’enquêtes de la police de Vichy pour avoir porté ostensiblement la croix de Lorraine. Comme Maurice Choury, il est intégré dans le Comité départemental du Front national après la perte de nombreux dirigeants : André Giusti et Jules Mondoloni tués en juin, Nonce Benielli, Jean Nicoli, Jérôme Santarelli arrêtés par l’OVRA.
Le 9 septembre, jour du début de l’insurrection, il est de ceux qui s’emparent de la préfecture. Il y piétine le portait du maréchal Pétain. Il fait partie du conseil de préfecture qui fait paraître les premiers décrets, dont celui qui annonce le ralliement de la Corse à la France libre. Apparenté au général de Gaulle, il en partage sans réserve les idéaux. Aussi se rapproche-t-il après la Libération du courant dirigé par Paul Giacobbi. Le 24 octobre 1943, Le Journal de la Corse publie les statuts d’un nouveau mouvement, la IVe République, sous la double signature de Giacobbi et de Maillot. En janvier 1944, De Gaulle l’appelle à l’Assemblée consultative d’Alger. Il figure sur la liste radicale-socialiste conduite par Paul Giacobbi aux Législatives d’octobre 1945.
En mai 1958, il anime le Comité de salut public d’Ajaccio au lendemain des événements d’Alger. Le 24 mai, il est à la préfecture où se trouve le préfet Savreux, resté fidèle à la IVe République. Ces événements soulignent les clivages et les divergences qui séparent les résistants naguère unis pour la libération de la Corse.
En 1983, Henri Maillot relatait avec émotion, dans le film de Michel Sibra »Tous Bandits d’Honneur » réalisé d’après l’ouvrage de Maurice Choury : ces instants de joie, de raison retrouvés où se remit à battre le cœur de la vieille cité.
Henri Maillot recevra la Croix de guerre 1939-1945, Croix de guerre des TOE,  sera fait « Compagnon de la Libération ». et Commandeur de la Légion d’Honneur.
Il poursuivra ses activités d’entrepreneur puis de promoteur à Ajaccio, où  il meurt le 2 juillet 1987. Il laisse, dans cette ville où il est inhumé, la chaleureuse image d’un homme à la pensée libre qui sut avec courage refuser la défaite et choisir le combat au moment où la république avait cessé d’exister en France.

Hélène Chaubin
Extrait du CD-Rom « La Résistance en Corse » AERI