Après avoir fréquenté l’école de son village natal, il est embauché, à 15 ans, par la société Bernardi-Trinquet à Loreto di Casinca. Fort de cette expérience professionnelle il sera embauché plus tard, en 1938, à l’Arsenal de Toulon en qualité d’ouvrier électricien. Mais son itinéraire professionnel, entre Loreto di Casinca et Toulon, est interrompu par son engagement dans les Brigades Internationales.

Dominique Vincetti appartient à une famille qui s’honore d’une pléiade de combattants de la Première et Seconde Guerre mondiales1Antoine Vincetti (1893-1975), son arrière grand-père, Croix de guerre Etoile de bronze, médaille militaire ; Ange Vincetti (1891-1964), Croix de guerre Etoile de Bronze, médaille militaire ; Nonce Vincetti, Croix de guerre Etoile de bronze, mort pour la France ; René et Albert Vincetti, Résistants, FFI ; Joseph Vincetti (1881- 1948), Officier de carrière, Officier de la légion d’honneur, Croix de guerre, médaille militaire ; Frédéric Vincetti (1898-1948), Croix de guerre Etoile de Bronze, Médaille commémorative de la grande guerre ; Rigobert Vincetti (1895-1943), Croix de guerre ; Ernest Vincetti (1897-1918), Croix de guerre Etoile de Bronze, mort pour la France. Source famille Vincetti.
Il combat aux côtés des républicains espagnols, sous les ordres de François Vittori et en compagnie des frères de celui-ci, Antoine et Aurèle,  qui habitent près de son village et qui sont comme lui communistes (il l’est depuis 1932). Blessé à Pozzo Blanco, il est rapatrié en France où il est hospitalisé de longs mois avant de pouvoir travailler à nouveau; et ce sera à l’Arsenal de Toulon. C’est dans cette ville qu’il habite à la déclaration de guerre en septembre 1939. Il veut s’engager dans l’armée mais ça lui sera refusé. En juin 1940, lors de l’invasion de la France par les forces de l’Axe, « à l’annonce de l’armistice, il s’élève contre la capitulation. Il harangue les ouvriers et les matelots, il flétrit les capitulards et les traîtres et appelle ses camarades de l’arsenal à la résistance. Cette action courageuse lui vaut d’être traqué par la police de Vichy. Obligé de quitter Toulon pour Marseille, mais tout autant recherché, il ne pourra y séjourner longtemps. Prévenu par un vague parent de l’imminence de son arrestation, fin 1940, il rentre en Corse, en Castagniccia où il retrouve François Vittori, allant d’un village à l’autre […] pour mettre en échec la politique de Vichy et recruter des partisans. […] Lorsque les troupes fascistes débarquent en Corse, le 11 novembre 1942, Dominique Vincetti mobilise plus de 150 patriotes de Casinca pour faire front aux envahisseurs. Hélas, le rapport de force est trop défavorable. »2Témoignage de Pierrot Orsoni Mais la Résistance prend corps. Il contribue à son organisation. Il participe aux réceptions d’armes amenées par le sous-marin Casabianca ou parachutées. Il est présent à Travu (Favone) où le sous-marin a débarqué des armes. En juillet 1943, après l’arrestation de Jean Nicoli, il est nommé responsable à l’armement. Il  commande l’opération dite de Saleccia (commune de Casta), une plage où le sous-marin a débarqué 32 tonnes d’armes. C’est là qu’il sera tué en combattant face à l’ennemi, le 19 août 1943. Il avait 27 ans.

Lors du transfert du corps pour être enterré dans son village, le 25 janvier 1944, le général Paulin Colonna d’Istria lui rend hommage depuis Alger où il réside : « Vous êtes tombé à l’heure où pointait l’aurore de la délivrance. Vous n’avez pas connu cette grande joie ; du moins vous êtes parti confiant. Ce que vous n’avez pas pu mener à bien, nous vos compagnons du Front national (NDLR : de l’indépendance de la France) l’avons accompli. Puissiez-vous être content de nous. Ce serait pour nous une immense satisfaction. Nous ne vous oublierons jamais ! Votre nom restera dans nos cœurs ; vous symboliserez le courage et le sacrifice. »

Biographie établie à partir du récit de *Pierrot Orsoni, du témoignage audio d’Albert Stéfanini.

 

Citation

  • A l’ordre de l’armée.
  • Croix de guerre avec palmes
Le général Giraud a cité Dominique Vincetti à l’Ordre de l’Armée en ces termes : « Patriote corse, ayant au cœur l’amour de son pays et la haine de l’envahisseur. Fut parmi les premiers qui organisèrent la Résistance dans l’île, participa à tous les coups de main, aux missions périlleuses et s’y distingua toujours par son audace, son courage et son esprit de sacrifice. Tombé sous les balles italiennes, ayant lutté jusqu’au bout, seul contre cent, au soir d’une mission dangereuse qu’il venait de conduire à bonne fin, est mort en criant sa foi dans la libération de la patrie et sa joie de mourir pour elle."