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Pages d'histoire La bataille de Levie

29 novembre 2019

A Levie, petite ville de 3 000 habitants, 200 patriotes portent les armes. Leur principal chef est le lieutenant de Peretti, qui appartenait au 1er R.I. Le 10 et le 12 septembre, ils attaquent deux convois allemands, des camions, des side-cars mais aussi deux chars. Un harcèlement qui ne dissuade pas le commandement allemand de tenter une percée à partir de Bonifacio par la route stratégique avec 55 camions, sept véhicules blindés et 1 200 hommes. Un succès leur ouvrirait la route d’Ajaccio. Ils partent le matin du 15 septembre. Or à cette date, les troupes italiennes ont reçu l’ordre de tenir les Allemands pour des ennemis. Ils disposent sur ces lieux d’une batterie de quarte canons de 75 et d’une compagnie d’infanterie sous le commandement du général Ticchioni. Quant aux hommes des chemises noires, ils sont aux côtés des Allemands et participent à ce qu’on va appeler « la bataille de Levie ». Les résistants multiplient les barrages de fortune sur le trajet : troncs d’arbres, amoncellement de pierres, 21 en tout au-delà du tunnel de Bacino où les patriotes de Sotta arrivent à détruire trois camions. Le 16 septembre, un instant décisif : le pont de la Roja, miné par les résistants, saute, et les véhicules lourds sont stoppés. Mais les chemises noires le contournent et gagnent Levie. Le général Ticchioni décide de se replier sur Aullène tandis qu’un groupe de fantassins italiens continue de se battre avec les Corses. Il est impossible pour les blindés de franchir le Rajo. Aussi, les allemands refluent-ils vers Porto-Vecchio. Le 19 septembre Levie accueille les premiers éléments du Bataillon de Choc, en avant-garde de l’opération « Vésuve ».

Lettre du général Henri Martin, chef du corps expéditionnaire français au maire de Levie : « J’ai souvent cité en exemple la farouche résolution des gens de Levie. Elle a grandement contribué à l’arrêt de la poussée allemande vers la côte occidentale de l’île puis à la décision d’évacuation totale ».

Hélène Chaubin « Corse des années de guerre 1939-1945 » Ed. Tirésias p.97/98

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