Né dans une famille d’agriculteurs-éleveurs. A sa sortie de l’école normale d’Ajaccio, il est nommé instituteur dans l’Allier, de 1905 à 1910, puis en Saône-et-Loire, à Dijon en 1910. Il y fera l’essentiel de sa carrière, s’enracinant, par son mariage en terre bourguignonne, tout en restant profondément attaché à sa Corse natale. Il sera blessé et décoré pendant les quatre années de guerre de 1914 à 1918 (cité Croix de Guerre et médaille militaire).

C’est dès la fondation du Parti Communiste en 1920 dont il devient un militant actif en tant que secrétaire du rayon de Digoin. Enseignant estimé de tous il est aussi engagé dans le syndicalisme. Il quittera l’enseignement en 1938 suite à sa mise à la retraite. En 1939, le Parti Communiste est interdit et la répression s’abat sur ses membres. Dès la fin octobre, il est signalé comme continuant une « certaine activité » par le sous-préfet Charolles.

Pendant la guerre

En 1941 la guerre prend une dimension nouvelle, la Résistance communiste s’amplifie , la répression conjointe des autorités de Vichy et de l’occupant nazi conduit à l’arrestation de Titus Bartoli pour distribution de tracts, le 21 juillet 1941. Il sera interné quelques semaines plus tard à Chateaubriand. Le 20 octobre 1941, suite à l’attentat de Nantes contre le Feldkommansant Hotz, les nazis demandent et obtiennent que cinquante otages leur soient livrés pour être fusillés. Le 21, le ministre Pucheu établit une liste de cent noms dont la moitié sera retenue. Titus Bartoli montre beaucoup de calme et de courage, comme l’écrit son compagnon de détention , Fernand Grenier dans « Ceux de Chateaubriand » : « Après son transfert à la baraque 19, celle des otages, il a continué sa promenade habituelle, sans faire allusion à sa situation d’otage. Tous nous avons aimé ce grand gaillard, toujours plein de bon sens et de franchise. » Dans sa dernière lettre, Titus écrit à son épouse : « Adieu ma chère Lucie, je te laisse un nom sans tache… Dans quelques minutes peut-être je ne serai plus. Je meurs avec l’espoir que mon idéal triomphera. » Le 22 octobre 1941, Titus et ses 26 camarades étaient abattus dans la carrière de Châteaubriand. A 58 ans, il était le plus âgé, Guy Moquet, 17 ans, était le plus jeune. Le 17 août 1947, le corps de Titus est inhumé à Digoin où il repose désormais.